« La diversité est nécessaire et indispensable », a déclaré samedi le pape sur la place Saint-Pierre lors du nouveau consistoire, en ordonnant 21 nouveaux cardinaux. RFI a interrogé le cardinal salvadorien, Mgr Gregorio Rosa Chávez, sur l’ampleur de ces candidatures.
Les vingt cardinaux ordonnés par François viennent des quatre continents : cinq sont latino-américains, trois argentins, un colombien et un vénézuélien. Un autre hispanophone figure sur la liste, outre un cardinal de Malaisie et un autre du Soudan du Sud, pays qui n’ont jamais eu de cardinal. Avec l’inclusion d’un cardinal de Hong Kong, une dimension politique est également perçue dans l’ordination.
Comment résumer l’importance de ces nominations ? « Périphérie et proximité à la fois », a expliqué vendredi le nouveau cardinal archevêque de Madrid, Mgr José Cobo Cano. « Nous devons apprendre à fonctionner dans nos églises, à répondre aux besoins des pauvres et aux espoirs qui naissent dans nos communautés. Nous voulons les intégrer. Nous devons également écouter les migrants et adapter nos communautés aux défis auxquels nous sommes confrontés dans chaque ville et en tout lieu », a ajouté Cobo Cano.
Sur les 137 cardinaux actuellement éligibles, près de trois sur quatre ont été nommés par le pape François, ce qui laisse entrevoir la possibilité que son successeur partage sa vision d’une Église plus inclusive et progressiste. Dans ce contexte, RFI a interviewé le cardinal du Salvador, Gregorio Rosa Chávez, des États pontificaux. En ordonnant ces cardinaux de sa lignée, le pape prépare-t-il l’avenir, notamment sa succession ?
« Je pense que nous allons dans cette direction ; Il prépare son successeur pour que cette vision des plus nécessiteux ne se perde pas dans la future Église », a répondu Mgr Rosa Chávez. «Cette intention se reflète dans la liste de noms qu’il a progressivement dressée au cours des dix années de son pontificat. « Nous nous dirigeons clairement vers la direction que doit prendre le monde, dit le pape François », affirme le cardinal salvadorien, qui aura 80 ans en 2022 et ne pourra donc pas voter pour le successeur de François lors du prochain conclave.
Concernant la création de ces nouveaux cardinaux issus des zones périphériques, Mgr de la Rosa Vega a également déclaré à RFI qu’elle pourrait se résumer au mieux par « l’unité dans la diversité » et la « préférence pour les zones périphériques ».
Dans ce contexte, Mgr Rosa Vega a cité comme exemple le récent voyage de François en France : « Le Pape n’a visité le port de Marseille qu’à cause des migrants. Son choix est clair : il soutient les plus vulnérables et donne la parole à ceux qui n’en ont pas. Il s’agit d’un message audacieux et puissant, soutenu par le témoignage extraordinaire du Pape. Les périphéries deviennent sans défense et opprimées. Le fait que la Méditerranée soit devenue le plus grand cimetière du monde, comme le dit le Pape, est une tragédie qui « affecte profondément l’Europe et l’oblige à prendre des décisions éthiques et pas seulement pragmatiques. Le Pape a été extrêmement clair sur ce point.»
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