La bourse « Saint-Exupéry » comme expérience transformatrice

Le Bourse Saint Exupéry découle d’un Convention entre le ministère argentin de l’éducation et l’ambassade de France signée en 1997. Depuis, l’implantation de en France a été rendue possible 307 explorateurs et chercheurs argentins. Parmi eux, Noelia Noya Iglesias, diplômée en sociologie de l’Université de Buenos Aires, titulaire d’un master en sciences sociales de l’Université nationale générale Sarmiento et co-doctorante en sociologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales y en Sciences sociales de l’UNGS. Dans l’histoire suivante, elle nous raconte ses impressions sur son séjour en tant que stagiaire en France.

« Chers et estimés représentants de l’Ambassade de France, du Ministère de l’Éducation nationale, chers collègues :

C’est un honneur pour moi d’être ici et d’avoir l’opportunité de vous accueillir en tant que boursier du programme de bourses « Saint-Exupéry ». Ils m’ont demandé de partager mon expérience pour ajouter une approche personnelle aux données et fonctionnalités du programme. J’espère que mes propos éclaireront ceux qui n’ont pas voyagé dans le cadre d’une visite de recherche vers un mode de vie possible (parmi tant d’autres) et aussi pour ceux qui ont voyagé dans ce contexte auparavant – je sais que beaucoup sont là j’espère que mes mots vous permettra de revivre ces moments et l’effet que l’expérience a eu sur vous, que ce soit à travers des similitudes ou des contrastes.

La première fois que je suis allé en France, c’était avec la bourse Saint Exupéry. J’ai appris le français quand j’étais plus âgé. Je n’ai pas fréquenté une école française, ni une école traditionnelle ou reconnue. Il n’y avait pas de troisième langue dans mon école. Je le mentionne pour souligner que je ne viens pas d’une socialisation où étudier à l’étranger était une possibilité, voire une possibilité. Par contre, je n’aurais pas pu étudier en France pendant trois mois sans cette bourse. Cette affirmation me semble importante car je suis sûr que ces deux conditions sont partagées par beaucoup de ceux qui sont ici présents : des chercheurs qui ont pu voyager dans le cadre du programme « Saint-Exupéry » et dont la carrière n’aurait pas été ainsi enrichie sans cette option.

De mon point de vue, une bourse est quelque chose d’inestimable car elle nous permet d’acheter l’une des choses les plus précieuses : le temps. Dans mon cas, j’ai eu l’opportunité d’avoir quelques mois pour me consacrer uniquement à l’amélioration de la problématisation de ma thèse et à la présentation des avancées de la recherche.

Ma bourse comprenait la vie quotidienne dans un laboratoire, des réunions en face à face avec mon directeur de thèse du côté français, la participation à des séminaires avec des chercheurs de premier plan et la création de liens qui me sont restés aujourd’hui et qui constituent une partie importante de mon réseau. relations professionnelles et personnelles. Pendant les trois mois qu’a duré mon stage, je me suis levé tous les matins à la Cité Universitaire et j’ai descendu le boulevard Jourdan jusqu’au bâtiment de l’École Normale Supérieure. J’assistais à deux séminaires deux fois par semaine, l’un à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et l’autre à la Sorbonne Paris 1. Sans cette présence physique aux réunions avec les autres doctorants coordonnés par mon directeur, sans cet échange avec les autres étudiants, sans écouter les apports de mes compagnons de séminaire, ma thèse ne serait pas la même ; car je peux imaginer que beaucoup de thèses et de projets de recherche des personnes présentes ne seraient pas les mêmes sans cette expérience.

Dans mon cas, par exemple, la délimitation de mon sujet d’étude a été considérablement renforcée par le fait que j’ai dû expliquer à des personnes qui ne connaissaient pas particulièrement le cas argentin, entre autres, ce qu’était l’année 2001, impliquant la politique territoriale en Argentine. Dans les dialogues sur ces sujets, dans les débats qui ont surgi, dans les questions que j’ai reçues qui ne correspondaient pas au problème que j’avais conçu, dans les comparaisons que mes interlocuteurs ont faites de mon objet avec des institutions que j’ai faites d’autres pays que je connaissais à peine amélioré ma thèse. Répondre à ces questions et raisonner dans ce contexte m’a obligé à recourir à une série de stratégies méthodologiques qui font maintenant partie de ma thèse, des outils auxquels je n’avais pas pensé auparavant et qui ne me seraient pas venus à l’esprit si je les avais utilisés expérience.

Après ces débats, ma thèse n’est plus la même. Mes objets d’études ne sont pas les mêmes, mon orthographe n’est plus la même après une bourse de mobilité internationale. Et ma façon d’appréhender le monde n’est pas la même. La recherche ne se fait pas seulement en laboratoire, dans n’importe quel domaine ou dans n’importe quelle discipline. Citation de Bruno Latour : Les faits scientifiques ne sont pas découverts, mais émergent à travers un processus social complexe impliquant des scientifiques, des instruments, des institutions et des contextes culturels. Des subventions telles que Saint-Exupéry ouvrent la possibilité de mettre en mouvement tous les acteurs ci-dessus, créant de nouveaux scénarios qui permettent la construction d’autres objets qui ne pourraient exister sans ces échanges.

Comme nous le savons, le contexte modifie également le chercheur d’une manière qui va au-delà de son travail actuel et aura certainement des implications pour son travail futur. Quand j’ai postulé maison argentine J’ai été accepté dans la modalité Laiton, ce qui signifiait que je ne séjournerais pas à Casa Argentina, mais dans mon cas à Casa del Líbano. Cet événement, qui m’a semblé tragique lorsque j’ai reçu la notification parce que je voulais être là à Casa Argentina, a fini par être l’une des meilleures choses qui me soient arrivées. D’une part, j’ai appris que le maté est ivre au Liban, alors ma plus grande peur de manquer de yerba s’est rapidement dissipée. Par contre, il m’obligeait à converser constamment en français. Cela m’a forcé à me refléter chaque jour comme un étranger aux yeux des autres. UN étrangeté Entre les deux, bien sûr : cela ne peut être comparé à ce que beaucoup d’autres personnes qui essaient de démarrer une nouvelle phase à l’étranger vivent chaque jour. Mais jouer un rôle auquel je n’étais pas habitué, être celui qui parlait bizarrement et faire partie des espaces sociaux dans lesquels je vivais en tant qu’étranger m’a beaucoup aidé. Il ne s’agit pas seulement de la proximité avec la fascinante diversité, mais aussi de celle-ci Faites-en partie. Et c’est un dernier aspect important pour moi après avoir reçu une bourse de mobilité. La structure de mes études à Paris m’a permis non seulement de connaître la France, mais aussi de nombreux pays à la fois. Après toutes les conversations que j’ai eues avec Léo, un fils d’origine tunisienne qui est né et a grandi au Maghreb, je ne peux plus penser au Maghreb comme avant faubourgs de Lyon, et sa petite amie Maya, une tunisienne qui s’est rendue en France pour faire un master. Les processus électoraux qui se déroulent dans les pays, qui il y a des années pouvaient susciter un certain intérêt étrange, me tiennent maintenant en haleine parce que je me souviens des histoires à la première personne que j’ai entendues des étudiants que j’ai rencontrés en France.

Antoine de Saint-Exupéry, plus connu comme l’auteur de Le petit Prince, mais aussi parce qu’il est un aviateur important, il a eu des missions en Argentine pour effectuer des tâches de reconnaissance aérienne qui ont permis de générer des vols dans certaines zones du territoire argentin. Aujourd’hui, les bourses Saint-Exupéry permettent à ceux d’entre nous qui n’auraient pas pu voler sans cette aide. Aujourd’hui j’ai mes groupes d’études, mes salles d’échanges, mes condisciples et professeurs, et mes amis français et amis du monde entier que nous rencontrons en France. J’ai construit un réseau grâce à une courte bourse de trois mois. Cela n’aurait pas été possible sans la coopération internationale et les relations bilatérales entre la France et l’Argentine. J’espère que ces liens pourront faire voler beaucoup d’autres personnes encore longtemps. Merci beaucoup. »

Adrien Richard

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