L’un des principaux syndicats en France craint que le gouvernement n’ait recours à l’article 49.3 pour approuver la réforme par « décret ».
MADRID, 12 mars (EUROPA PRESS) –
Le secrétaire général de la Confédération française des syndicats démocratiques – l’un des principaux syndicats du pays avec plus de 600 000 membres – Laurent Berger a exprimé sa consternation face au processus d’approbation de la réforme par le gouvernement français en mars, au Sénat des retraites et quelques heures plus tard. des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du pays pour protester contre la mesure.
Rappelons que le projet du gouvernement est de relever l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans, d’augmenter les années de cotisation nécessaires pour percevoir la pension maximale et d’abolir les réglementations particulières qui existent actuellement pour certains secteurs.
Le vote de samedi est intervenu après que le secrétaire au Travail Olivier Dassault a invoqué l’article 44.3 de la Constitution, qui autorise un vote au Sénat après un débat sans vote à la chambre basse, l’Assemblée nationale, sur les milliers d’amendements déposés par le parti de gauche La Francia Insumisa.
« On va dire les choses telles qu’elles sont : ce débat n’a pas eu lieu à l’Assemblée nationale et s’est accéléré au Sénat, lieu où les textes sont clos dans une ambiance détendue », a déploré Berger au Journal du Dimanche. dans sa première interview après le passage de la réforme.
La réforme n’est pas encore loi : la rédaction finale par une commission d’un texte final, soumis à l’approbation du Sénat et de l’Assemblée nationale, est toujours en suspens, mais ce qui s’est passé hier soir a fait craindre aux syndicats que le gouvernement français ne finisse par abuser un autre article constitutionnel, le 49.3, encore plus controversé, pour faire entrer directement en vigueur leurs régimes de retraite.
« J’ai toujours respecté les instruments démocratiques et force est de reconnaître que (utiliser cet article) ne serait pas illégal, mais je ne peux vraiment pas croire que ce texte sera adopté sans un seul vote au Parlement », a déploré Berger. « Cela me frappe comme un exemple de démocratie imparfaite qui aurait un impact énorme sur la vie de dizaines de milliers de personnes. Introduire le 49.3 serait dangereux », a-t-il expliqué.
Berger entamera de nouvelles consultations avec le reste des syndicats dans les prochains jours et a rappelé que des milliers de personnes organiseront à nouveau des rassemblements à travers le pays la semaine prochaine, en particulier mercredi alors qu’une autre grande journée de mobilisation se profile à l’horizon.
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