Par Layli Foroudi et Stéphane Mahé
PARIS/SAINT-NAZAIRE (Reuters) – Les grévistes ont lancé mardi une deuxième journée de manifestations à l’échelle nationale contre le projet du président Emmanuel Macron de faire travailler les gens plus longtemps avant leur retraite, coupant l’approvisionnement des raffineries françaises, les transports publics et les écoles interrompues.
Des foules immenses ont manifesté dans les villes de France pour dénoncer une réforme qui relève l’âge de la retraite de deux ans à 64 ans et teste la capacité de Macron à faire pression pour le changement après avoir perdu sa majorité au Parlement.
Seul un TGV sur trois et encore moins de trains S et régionaux circulent sur les réseaux ferroviaires. Dans le métro parisien, les services ne fonctionnaient pas.
De nombreux manifestants brandissaient des banderoles indiquant « Non à la réforme » ou « Nous n’abandonnerons pas » et ont déclaré qu’ils descendraient dans la rue aussi souvent que nécessaire pour faire reculer le gouvernement.
« On ne roulera pas avant 64 ans », a déclaré la conductrice de bus Isabelle Texier lors d’une manifestation à Saint-Nazaire, sur la côte atlantique. « C’est facile pour le président. Il est assis sur une chaise (…) il peut travailler jusqu’à 70 ans, même », a-t-il dit, ajoutant : « On ne peut pas demander à ceux qui ont mis les toits en marche jusqu’à 64 ans, ce n’est pas possible ».
Après le 19 janvier, lorsque plus d’un million de personnes sont descendues dans la rue le premier jour d’une grève nationale, les syndicats ont déclaré que les premières données des manifestations à travers le pays montraient une augmentation de la participation.
« C’est un vrai message au gouvernement que nous ne voulons pas du 64 », a déclaré Laurent Berger, chef de la CFDT, le plus grand syndicat de France, avant la marche à Paris.
Les sondages montrent qu’une large majorité de Français sont contre la réforme, mais Macron a l’intention de tenir le coup. La réforme est « vitale » pour assurer la viabilité du système de retraite, a-t-il déclaré lundi.
Les syndicats ont déclaré que la moitié des enseignants du primaire étaient partis. TotalEnergies a déclaré que 55% des travailleurs de l’équipe du matin dans ses raffineries ont laissé leurs outils derrière eux, moins que le 19 janvier. Le syndicat d’extrême gauche CGT a déclaré que le chiffre était inexact.
Le défi pour les syndicats est de maintenir le mouvement de grève à un moment où la forte inflation érode les salaires.
(Reportage supplémentaire de Sybille de La Hamaide, Forrest Crellin, Benjamin Mallet, Dominique Vidalon, Benoit Van Overstraeten, Leigh Thomas, Michel Rose et Bertrans Boucey ; écrit par Ingrid Melander et Richard Lough ; édité en espagnol par Carlos Serrano)
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