La France dément les tensions avec le Maroc, qui a refusé son aide humanitaire d’urgence

Paris, 12 septembre (EFE). – La France tente de nier les tensions avec le Maroc, relayées par les politiques et les commentateurs, après que Rabat n’a pas accepté l’aide d’urgence officielle française pour secourir les victimes du tremblement de terre, contrairement aux propositions de pays comme l’Espagne.

La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a souligné mardi qu’il n’y avait « aucune raison de polémique » sur le sujet, interrogée lors de sa conférence de presse hebdomadaire, au cours de laquelle elle a insisté sur le fait que « le Maroc est souverain » et le seul pays qui doit décider de ses besoins et s’organiser. aide aux victimes.

Le porte-parole a expliqué que Rabat « a décidé de recevoir cette aide de manière progressive ». Une manière de minimiser le refus de Rabat d’envoyer une aide officielle française, acceptée par l’Espagne, qui a envoyé des spécialistes de l’Unité militaire d’urgence (UME) et de l’Unité spéciale d’urgence et d’intervention d’urgence (Ericam) de la Communauté de Madrid.

L’Espagne est l’un des quatre pays, avec le Royaume-Uni, le Qatar et les Émirats arabes unis, dont le Maroc a accepté l’aide d’urgence, mais qui n’hésite pas à en demander aux autres si nécessaire.

Une différence de traitement qui est soulignée à plusieurs reprises en France par les analystes qui se souviennent des désaccords et des camouflets que le Maroc a exprimés récemment.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères a souligné « la solidarité » exprimée en France depuis l’annonce du séisme, réaction qui, a-t-elle souligné, était venue de « l’ensemble de la société française ».

Il a ajouté que le gouvernement français avait également montré dès le premier instant sa « volonté d’aider le Maroc », qui organise l’afflux.

Faute d’une opération de sauvetage officielle, la chef de la diplomatie française Catherine Colonna a annoncé lundi une allocation de 5 millions d’euros pour les ONG françaises et internationales déjà actives sur le terrain.

Le ministère des Affaires étrangères a souligné que la proposition d’aide officielle de la France va au-delà de l’aide d’urgence, « elle est conçue pour le moyen et long terme » et reste donc « en contact avec les autorités marocaines ».

Les tensions entre Paris et Rabat incluent des révélations dans la presse sur la responsabilité présumée du Maroc dans l’infiltration ou tentative d’infiltration des téléphones portables du président français Emmanuel Macron et de plusieurs membres de son gouvernement.

Le Maroc n’a pas accueilli favorablement la volonté de Macron de rechercher un rapprochement avec l’Algérie, son rival laïc au Maghreb (les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques), et souhaite également que la France s’associe à la pleine reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, une colonie espagnole qui en occupe déjà la majeure partie.

La distance entre la France (ancienne puissance coloniale) et le Maroc se reflète dans le fait que le Maroc n’a plus d’ambassadeur en France depuis février et que les autorités françaises n’ont pas parlé depuis des mois d’une visite de Macron au royaume alaouite, qui aurait dû eu lieu. Début 2023.

(c) Agence EFE

Benoîte Favager

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