La coalition de gauche au pouvoir est également divisée, indiquant un vote serré parmi les 59 membres du conseil.
La ville de Grenoble, au pied des Alpes, s’apprête à approuver ce lundi que les femmes musulmanes puissent porter le « burkini » dans les piscines publiques, une décision controversée que le gouvernement français menace de bloquer.
« Conformément aux instructions du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, si cette décision est adoptée, le préfet de l’Isère saisira le tribunal administratif de Grenoble », a prévenu dimanche la préfecture.
La question du « burkini » ainsi que celle du voile tend à chauffer le débat politique en France, surtout dans une législature comme celle en cours, à moins d’un mois de la plus importante élection législative pour le président français le centriste Emmanuel Macron.
Le maire de Grenoble, l’écologiste Éric Piolle, défend que la réforme du règlement des piscines municipales vise à mettre fin aux « interdictions perverses de s’habiller » et aux ordonnances « sur le corps des femmes ».
Le conseil municipal a reçu le soutien d’une centaine de personnalités, dont des féministes bien connues telles que Caroline de Haas et Alice Coffin, qui ont déclaré que « personne ne devrait être stigmatisé dans les piscines à cause de sa façon de nager ».
Mais pour ses adversaires, le « burkini », qui couvre le corps et la tête mais pas le visage, est un symbole de l’oppression des femmes et ils le comparent même au voile intégral que les talibans viennent de réimposer aux femmes en Afghanistan.
Piolle « ne reconnaît pas le mal qu’il fait à nos valeurs républicaines », a déclaré lundi Prisca Thévenot du parti centre du président français. Pour l’extrême droite, c’est céder à « l’islam politique ».
Dès 16 heures (10 heures en Bolivie), dans un contexte annoncé comme tendu avec des appels à manifester, le plénum municipal de Grenoble (Est) doit adopter l’amendement au règlement municipal des piscines de la ville.
La coalition de gauche au pouvoir est également divisée, ce qui indique un vote serré des 59 membres du conseil. Selon le journal régional Le Dauphiné Libéré, au moins 27 personnes seront contre la mesure.
débat récurrent
Cette décision donne un nouvel élan à un débat récurrent en France sur la laïcité et la convenance de l’islam.Depuis 2004, l’usage des signes religieux visibles dans les écoles est interdit et les fonctionnaires sont soumis au principe de « neutralité ».
Lors de la dernière campagne présidentielle, la candidate d’extrême droite Marine Le Pen a proposé d’interdire le voile des femmes musulmanes dans les espaces publics, mais pas la kippa juive, qui, selon Macron, aurait conduit à une « guerre civile » en France.
Pour le gouvernement, le but de l’homologation du burkini est de « se plier aux exigences de la communauté pour des motifs religieux », et cette décision, selon la préfecture, pourrait violer le « principe de laïcité établi par la loi de 1905 ».
« Je voudrais que le gouvernement nous explique pourquoi nous devrions cacher tous les signes religieux dans une piscine », a déclaré Piolle lundi à Radio Franceinfo, rappelant que le gouvernement « n’a pas attaqué Rennes » alors que cette ville avait précédemment pris une mesure similaire saisie. … quatre années.
A l’époque, la loi controversée anti-séparatisme, votée en 2021 et incriminant les actes qui « violent gravement le principe de laïcité et de neutralité des services publics », n’était pas encore entrée en vigueur.
En février, cependant, au milieu d’une polémique en France sur l’utilisation de ce symbole religieux par les joueurs de football professionnels, la ministre de l’Égalité de l’époque, Elisabeth Moreno, a estimé qu’ils « ont le droit de porter le voile islamique pour jouer ».
En décembre 2018, le défenseur des droits humains Jacques Toubon a conclu qu’un parc aquatique avait été « discriminé » en refusant l’entrée à une femme en « burkini », mais cela n’a pas empêché le centre de maintenir cette interdiction.
(16/05/2022)
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