Le député anti-espèces Aymeric Caron de la Coalition de gauche au Nupes présentera ce jeudi devant ses collègues de l’Assemblée le projet de loi pour mettre fin à la tauromachie. Une proposition soutenue par plusieurs associations manifestant à Paris ce samedi.
« La mort n’est pas une tradition, nous voulons son abolition », ont crié les manifestants. Une facture que l’actrice Brigitte Bardot soutient également avec sa fondation animalière. Mais cette loi a peu de chances d’être adoptée car elle a déjà essuyé un premier revers au sein de la Commission judiciaire.
De leur côté, les amateurs de tauromachie ont manifesté à travers une tribune publiée dans le journal français Le Journal du Dimanche. «L’interdiction de la tauromachie, c’est interdire une culture et humilier une partie de nos compatriotes. Nous n’accepterons pas cela », lit-on dans la plateforme de l’orateur, signée par 218 responsables politiques, dont l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner ou Charles Dayot, maire de Mont-de-Marsan, ville des Landes françaises de grande tradition taurine.
En France, la tauromachie est protégée par l’article 521-1 du code pénal qui prévoit une exception au nom des « traditions locales ininterrompues ». Elle est autorisée dans certaines régions où la pratique est considérée comme un patrimoine culturel. Il y a trois régions où c’est légal : la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le débat taurin n’est pas exclusivement français. Aussi dans d’autres pays comme l’Espagne, le Portugal, le Pérou, le Mexique, la Colombie, l’Équateur et le Venezuela, avec une tradition beaucoup plus ancienne que la France, il y a toujours un débat pour savoir si la tauromachie doit être interdite au nom des droits des animaux ou non selon vos détracteurs. les a soumis à des atrocités dans les arènes taurines.
En Espagne, la question dépend des gouvernements régionaux, des communautés autonomes. La législation change donc d’une région à l’autre. La tauromachie a été interdite en Catalogne en juillet 2010. Une décision plus tard, six ans plus tard, a été annulée par la Cour constitutionnelle, mais la tauromachie est pratiquement inexistante dans la région. Les corridas n’étaient pas interdites aux Baléares, mais tuer le taureau l’était.
La tauromachie a été interdite au Portugal voisin en 1928, mais les corridas sont toujours très populaires. A tel point que dans certains endroits la possibilité de tuer le taureau a été réintroduite.
Les corridas font salle comble en Amérique latine
Avec Pauline Rouquette de France24
Outre-Atlantique, les corridas n’ont pas été aussi populaires depuis longtemps. C’est le cas à Cuba, au Chili, en Argentine, en Uruguay et au Paraguay, où la pratique, introduite par les conquérants au XVIe siècle, a été interdite trois siècles plus tard et a donc déjà disparu. Il est interdit au Panama depuis 2012.
Malgré son abolition en 1894, les corridas sont toujours pratiquées au Venezuela, mais de manière relative puisque seules deux provinces (Táchira et Mérida à l’ouest) les ont effectivement organisées depuis 2016. Dans les grandes villes, notamment la capitale Caracas, la pratique a été complètement abandonnée.
Il y a eu plusieurs tentatives pour abolir la tauromachie en Colombie, qui n’ont jamais abouti. Ainsi, dans certaines grandes villes, des corridas avec la mort de l’animal continuent d’avoir lieu. Mais même dans ce pays sud-américain, la situation pourrait changer rapidement, puisque le nouveau président Gustavo Petro s’est déclaré un ardent adversaire de la tauromachie. Un projet de loi interdisant la tauromachie a déjà été déposé.
L’Équateur se dirige également progressivement vers l’abolition. Depuis 2021, la capitale Quito interdit tout « spectacle public ou privé qui implique souffrance, abus, mort ou atteintes au bien-être animal ». Fini donc les corridas et les combats de coqs.
À Mexico, au Mexique, qui abrite les plus grandes arènes du monde pouvant accueillir jusqu’à 50 000 spectateurs, la pratique a été suspendue en juin dernier par un juge appelé à statuer sur une plainte d’une fédération de tauromachie adverse. Cinq des 32 États du Mexique ont déjà interdit ces émissions.
Au Pérou, en revanche, la tradition de la tauromachie est maintenue vivante. Début 2020, la Cour constitutionnelle a rejeté un recours collectif réclamant l’interdiction des corridas et des combats de coqs au motif qu' »il n’y a pas de Déclaration universelle des droits des animaux ».
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