Paris, 5 juin (EFE).- Le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 65 ans confronte le gouvernement libéral d’Emmanuel Macron aux deux mouvements qui veulent s’opposer à la présidence lors des élections législatives françaises de dimanche prochain : la coalition de gauche Nupes et l’extrême juste à côté de Marine Le Pen.
A une semaine du début du premier scrutin des électeurs des régions d’outre-mer et des électeurs basés à l’étranger, la démission est à nouveau un point de friction et une possible érosion de la coalition « Ensemble ! » de Macron, qui brigue une nouvelle édition de la majorité absolue en parlement.
Dans une interview accordée aujourd’hui à un groupe de médias français, le numéro deux du gouvernement et ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a défendu le projet présidentiel controversé comme essentiel pour l’avenir de la France.
L’idée est d’inciter à « travailler plus longtemps » pour pouvoir financer « notre système de protection sociale » et « notre système de financement proportionnel ».
Pour les Français, habitués à l’un des États-providence les plus généreux d’Europe, l’enjeu n’est pas anodin. Des enquêtes montrent que plus des deux tiers des travailleurs s’inquiètent de leur retraite restante et que leur pouvoir d’achat va chuter.
Si une partie de l’électorat français a tourné le dos à ce projet controversé lors de la présidentielle d’avril, Macron s’y tient et a déjà annoncé qu’il entrerait en vigueur à partir de l’été 2023.
Certains experts sont moins alarmistes que le gouvernement actuel. Le Conseil consultatif des retraites, organisme public indépendant et pluraliste, montre dans son dernier rapport 2021 que le système de retraite n’est pas près de s’effondrer.
Ce panel d’experts avertit que si le solde sera négatif pour les 10 prochaines années, il devrait être positif d’ici 2035.
Les principaux opposants à Macron, Le Pen et Mélenchon, ont considéré l’âge de la retraite comme le talon d’Achille sur lequel concentrer leurs attaques. Alors que Le Pen veut maintenir l’âge à 62 ans actuellement, le patron des Nupes entend l’abaisser de deux ans à 60 ans.
La coalition inédite, qui intègre France Insumisa, les écologistes, le Parti socialiste et les communistes, selon ses chiffres de programme, assure qu’un million de nouveaux emplois ou une hausse d’impôt de deux points pour ceux qui gagnent plus de 3.400 euros, par an à venir mois atteint suffirait à financer la réforme.
Mélenchon, 70 ans, cite l’abaissement de l’âge de la retraite comme le cheval de bataille de sa campagne.
Immédiatement après la conclusion des élections présidentielles du 24 avril, le charismatique leader du Nupes a exhorté les Français à une majorité au parlement français qui lui permettrait d’investir en tant que Premier ministre, forçant Macron à une coexistence que la France a déjà connue à l’époque. fin du 20e siècle et au début du XXIe.
Selon de récents sondages, Nupes ne serait pas à la hauteur des attentes, mais son remarquable succès électoral empêcherait la coalition libérale macroniste de réitérer sa majorité absolue, obtenue avec 289 sièges.
Même si elle obtient 42% des voix au second tour d’avril, l’extrême droite de l’Association nationale de Marine Le Pen tombera à moins de 65 députés, affectée par le système électoral à deux tours.
Contrairement aux élections présidentielles, les législatures françaises suscitent généralement peu d’intérêt de la part de l’électorat, et cette année ne fait pas exception. Selon un sondage, seuls 38% suivent la campagne. L’abstention promet d’être un record à un peu plus de 50%.
(c) Agence EFE
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