PARIS (AP) – Des membres de la communauté kurde de France et leurs alliés ont organisé lundi une marche silencieuse en l’honneur des trois personnes tuées lors de la récente attaque contre un centre culturel kurde à Paris.
La Turquie, pour sa part, a interpellé l’ambassadeur de France pour ce qu’elle a qualifié de « propagande noire » des militants kurdes. Certains ont défilé à Paris avec des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit ou ont affirmé qu’Ankara était liée à la fusillade. La Turquie et certains pays occidentaux considèrent le PKK comme une organisation terroriste.
Un Français de 69 ans fait face à des accusations préliminaires de meurtre à caractère raciste, de tentative de meurtre et de possession illégale d’armes à la suite de l’attaque de vendredi. L’homme a déclaré aux enquêteurs que son objectif était de tuer des migrants ou des étrangers puis de se suicider, et qu’il nourrit une haine « pathologique » des non-Européens, selon les procureurs.
Le suspect a été brièvement placé sous traitement psychiatrique mais a ensuite été remis en garde à vue et a comparu lundi devant un juge d’instruction. Son nom n’a pas été officiellement dévoilé, mais la presse française l’a identifié comme étant William K.
L’attaque a choqué et irrité la communauté kurde française, qui a organisé la marche silencieuse depuis le site de l’attaque jusqu’au lieu où trois militants kurdes ont été retrouvés morts en 2013.
Des membres de la communauté kurde disent que la police aurait dû faire plus pour protéger les femmes. Des affrontements ont éclaté sur le site de l’attaque vendredi et samedi parallèlement à une manifestation largement pacifique.
Le procureur estime qu’il est évident que l’agresseur a agi par racisme.
Les militants antiracistes et les gauchistes français ont lié l’attaque à un climat raciste et xénophobe en ligne et dans la rhétorique des politiciens d’extrême droite. Les autorités françaises ont signalé une augmentation des crimes à motivation raciste ou religieuse ces dernières années.
Les autorités françaises ont qualifié l’attaque de vendredi de cas isolé, mais certains militants kurdes à Paris pensent qu’elle était politiquement motivée.
La Turquie a convoqué lundi l’ambassadeur de France Hervé Magro pour exprimer son inquiétude face à la soi-disant propagande noire que des groupes kurdes mènent contre Ankara à la suite de l’attaque, a rapporté l’agence de presse turque Anadolu.
La Turquie « attend de la France qu’elle soit prudente face à cet incident et qu’elle ne permette pas à l’organisation terroriste (PKK) de faire avancer son programme rusé », a rapporté Anadolu.
Le PKK mène un soulèvement séparatiste armé contre l’État turc depuis 1984. Le conflit a tué des milliers de personnes et en a déplacé davantage.
L’armée turque a combattu des combattants du PKK dans le sud-est de la Turquie, le nord de l’Irak et le nord de la Syrie.
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