Tardi et Grange dépeignent les conflits en France dans les années 1960 dans un nouvel album | culture et divertissement

Le dessinateur Jacques Tardi et sa compagne, la chanteuse Dominique Grange, mettent en lumière une France de luttes sociales, de racisme rampant et de brutalités policières dans les années 60 et 70 du siècle dernier, qui ont conduit aux révoltes et grèves de Mai 68. , sur l’album commun « Elise et les nouveaux partisans ».

Dans une interview accordée à Efe, Tardi et Grange, qui ont présenté le nouvel album au salon Comic Barcelona, ​​expliquent que la raison de la publication de cette histoire, basée sur la vie du chanteur qui signe également le scénario, est désormais leur souhait. qu’il y avait « un mouvement de changement qui cherchait un nouveau modèle de société ».

« On pensait vraiment qu’on allait faire la révolution, on était prêts à mourir », raconte Grange, qui dans sa jeunesse a été membre de groupes d’ultra-gauche comme Red Relief ou Proletarian Left à tendance maoïste l’explosion accidentelle d’une maison- fabriqué un appareil dans sa maison, a passé quelque temps en prison et a vécu dans la clandestinité pendant trois ans et demi.

Aux antipodes des images du monde de la mode parisienne, la Côte d’Azur ou les films policiers de Louis de Funès, Tardi et Grange dans l’album montrent les casernes de la périphérie parisienne ou la répression brutale contre une manifestation de milliers d’Algériens le 17 octobre 1961, qui fit plus de 13 000 arrestations, environ 200 morts et des centaines de disparus après que nombre d’entre eux furent jetés dans la Seine.

Apparaissent également dans « Elise et les nouveaux partisans » (graphique Salamandra) les grèves dans les grandes usines Renault et Peugeot, les manifestations d’ouvriers et d’étudiants et la révolte de mai 68 lorsque Grange accuse le Comité révolutionnaire d’agitation culturelle (CRAC) rejoint), l’idéologie maoïste.

Pour Grange, il fallait montrer cette époque, « pour ne pas dire aux jeunes, regardez ! qui a parfois enflammé tout le pays » et auquel la jeunesse a « cru » pour aboutir à un nouveau modèle de société.

« En 1968, dix millions d’ouvriers se sont mis en grève en France, le plus grand mouvement social de tous les temps ! », s’exclame Grange, qui reconnaît que plus tard les mythes créés autour de l’Union soviétique se sont désintégrés ou sont devenus connus, ce qu’était la Révolution culturelle en Chine. sur.

Evoquant le fait que presque rien n’a été publié sur certains des crimes et tortures dénoncés dans le livre, Tardi souligne qu' »il y a toujours eu des gens qui ne voient pas ou ne veulent pas voir parce que ça les dérange ». et rappelle que pendant la Seconde Guerre mondiale « il y avait des gens qui ne voyaient pas un Allemand dans les rues de Paris, même s’il y avait des rafles contre les Juifs ».

Le dessinateur français, référence de la bande dessinée européenne, assure que l’image d’un policier jetant un enfant dans la Seine est « vraie, et bien qu’elle n’ait pas été filmée ni photographiée, je n’ai aucun problème à la montrer ».

De la même manière, « le bidonville vu au début de l’histoire a disparu et on le savait, mais il y a des jeunes qui ne l’ont pas fait et ils pensent que ce sont des choses inventées, exagérées », se souvient Tardi. que « les gens campent toujours sous les ponts ou le long des autoroutes et la police détruit leurs tentes ».

« Ce sont des gens qui n’ont rien, sont sans abri et sont terriblement discriminés », souligne Tardi, qui pointe aussi un racisme caché en évoquant la volonté d’accueillir des réfugiés ukrainiens « blonds et aux yeux bleus » en Europe. nous n’avons pas entendu la même chose de la part des Afghans ou des Syriens ».

Évoquant l’escalade de la guerre en Europe, Jacques Tardi, qui a consacré plusieurs albums à dépeindre les horreurs de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, prévient que « nous sommes au bord d’une troisième guerre mondiale, ce que je ne veux bien sûr pas, mais c’est tout à fait possible. »

Tardi et Grange n’expliquent pas comment la France s’est retrouvée dans la situation de devoir choisir entre un candidat libéral à la présidentielle et un candidat d’extrême droite, et tous deux soulignent qu’ils voteront désormais « contre certains candidats et pas pour d’autres ». .

« En 1968, on disait ‘Élections, piège à cons’ ou ‘Élection, trahison’ (élections, traîtrise) et on voit que c’est très vrai, comme toujours », se souvient Grange.

Dominique Grange estime que de ses jours de militant maoïste, et malgré les dérives dictatoriales de Mao, il y a des choses qu’il faut préserver et donc la citation du Livre rouge « Nous avons des raisons de nous rebeller » est toujours d’actualité car « Le travail que les révolutionnaires ont accompli restera à jamais inscrit dans l’histoire », conclut le chanteur.

Hector Marinosa

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