Ukraine : « Les appels de Macron à éviter d’humilier la Russie n’humilient que la France et quiconque demande »

Le conseiller municipal ukrainien Dmytro Kuleba (REUTERS)

« Les appels à éviter d’humilier la Russie ne peuvent qu’humilier la France et tout autre pays qui le demande », a assuré Dmytro Kuleba, ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine. Il a ajouté : « La Russie est celle qui s’humilie ».

La déclaration de Kuleba est une réponse directe aux déclarations du président français Emmanuel Macron qui a demandé d’éviter d’humilier Poutine. « La Russie ne doit pas être humiliée pour que nous puissions trouver une issue par la voie diplomatique après la fin des hostilités », a déclaré le Français.

Kuleba répondit vigoureusement : « Nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies.

Macron a mis en garde à plusieurs reprises contre les « escalades verbales » et « l’humiliation » de Moscou avec toute solution au conflit, mais s’est également prononcé en faveur de sanctions européennes et a appelé au retrait des troupes russes.

Ce n’est pas la première fois que Macron est sous les projecteurs pour ses commentaires sur le conflit et pour ses entretiens avec Poutine, mais le Français assure qu’il fait tout son possible pour obtenir une médiation diplomatique.

Dans ce contexte, Il est également allégué qu’il ne s’est pas rendu à Kyiv pour exprimer son soutien explicite à Volodymyr Zelenskyy.

Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, Macron s’est rendu à Kyiv le 8 février, un jour après sa visite à Moscou dans le cadre de ses efforts infructueux pour empêcher un conflit entre les deux pays voisins. Depuis lors, il n’est pas retourné en Ukraine, devenue un centre de pèlerinage pour les dirigeants occidentaux – tels que les Premiers ministres britanniques Boris Johnson du Canada, Justin Trudeau ou le Premier ministre du gouvernement espagnol Pedro Sánchez – pour exprimer son soutien à Kyiv.

En mars et avril, il l’a justifié lors des élections présidentielles et a exclu d’utiliser les rues bombardées de la capitale ukrainienne comme argent de campagne, mais après sa réélection le 24 avril, sa réticence a soulevé des questions.

Macron a rendu visite à Poutine avant l'invasion en février dernier (Reuters)
Macron a rendu visite à Poutine avant l’invasion en février dernier (Reuters)

« Il aurait pu le faire le lendemain de son élection. Le moment est venu », a déclaré mercredi son prédécesseur, le socialiste François Hollande, deux jours après le déplacement de la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna à Kyiv.

François Heisbourg, expert en politique étrangère et conseiller à l’Institut international d’études stratégiques, assure que les dirigeants de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, les trois principales économies et puissances de l’UE, ont brillé par leur absence.

« Les trois qui n’y sont pas allés sont très notoires », a déclaré Heisbourg à l’AFP, citant des soupçons selon lesquels ils veulent mettre fin au conflit rapidement, bien que Macron ait toujours dit que les termes de tout accord dépendaient de l’Ukraine.

« Je ne pense pas que la France essaie de ‘pacifier’ la Russie… mais l’absence de visite de Macron reste très étrange », a récemment écrit sur Twitter l’ancien ambassadeur britannique à Paris Peter Ricketts.

De temps à autre, Zelenskyy a critiqué son homologue français, qui, selon lui, avait même peur de Poutine. « Il voulait obtenir des résultats de la médiation entre la Russie et l’Ukraine, mais il n’en a pas eu », a déclaré Zelenskyi à un radiodiffuseur italien à la mi-mai.

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Malgier-Favager

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