Le niveau de pollution de la Seine dépasse les limites fixées pour l’accueil des compétitions de triathlon et marathon de natation. C’est ce qui ressort d’analyses publiées vendredi, à 35 jours du début des JO de Paris 2024.

« Jusqu’à présent, les prélèvements effectués dans la Seine ne répondent pas aux normes » Le préfet de région Marc Guillaume a fait ces commentaires lors d’une conférence de presse, mais s’est dit confiant que les niveaux de pollution seront plus faibles fin juillet ou début août, lorsque des tests sur la Seine sont prévus.

Selon le bilan hebdomadaire de la mairie de Paris et de la préfecture de région Les mauvaises conditions météorologiques de ces derniers jours en France expliquent l’augmentation des concentrations de deux bactéries fécales dans le fleuve.

« La qualité de l’eau continue de se dégrader en raison des conditions hydrologiques et météorologiques défavorables : pluies, débits élevés, peu d’heures d’ensoleillement, températures inférieures aux normales », expliquent les autorités locales.

Ces facteurs conduisent à des concentrations de deux bactéries fécales – les entérocoques et « Escherichia coli » – dépassant les limites maximales autorisées pour les compétitions de natation dans les eaux de la Seine.

Entre le 10 et le 16 juin, les niveaux d’E-Coli ont dépassé 1 000 unités formant colonie (UFC) pour 100 millilitres presque quotidiennementla limite maximale fixée par les fédérations internationales de triathlon et de marathon de natation.

Ceci malgré le fait que les autorités ont investi 1,4 milliard d’euros (1,497 millions de dollars) pour permettre la baignade dans la Seine et son principal affluent, la Marne.

Y a-t-il un plan B, qu’est-ce que c’est ?

La Seine est l’un des symboles de Paris-2024, à qui l’on veut aussi léguer en héritage la possibilité de se baigner dans ses eaux. Mais à mesure que l’événement approche, l’incertitude grandit quant à savoir si des tests peuvent être effectués dans ses eaux.

Les prévisions météorologiques pour les deux prochaines semaines, au début de l’été nordique, n’invitent pas non plus à l’optimisme, puisqu’il pleuvra jusqu’au 5 juillet, selon l’agence publique Météo France.

Les tests prévus en août 2023 ont déjà dû être annulés en raison de la mauvaise qualité de l’eau, et récemment la maire de Paris, Anne Hidalgo, a reporté sa baignade symbolique, initialement prévue le 23 juin, à la semaine du 15 juillet.

Malgré l’incertitude, Le plan B des organisateurs ne prévoit pas pour l’instant de modifier le lieu des épreuves de triathlon et de marathon de natation en cas de fortes pluies, mais plutôt de les reporter de quelques jours.

Mais au-delà de la qualité de l’eau, le fort courant du fleuve dû aux pluies pourrait même affecter la cérémonie d’ouverture le long de la Seine prévue le 26 juillet, la première hors d’un stade olympique.

« Si le courant est trop fort, cela pose un sérieux problème pour la cérémonie d’ouverture », a déclaré à l’AFP l’hydrologue Jean-Marie Mouchel, tandis que le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) s’est déclaré indifférent.

Une répétition générale est prévue lundi prochain.