La France a interdit à ses athlètes de porter le hijab aux JO, rouvrant le débat

La joueuse marocaine Nouhaila Benzina chante l’hymne de son pays lors du match contre la Corée du Sud lors de la Coupe du monde féminine 2023.

À l’heure où les athlètes de haut niveau sont inévitablement organisés non pas tant par leurs origines que par les créations des marques de vêtements qui les sponsorisent, une certaine logique d’uniformité qui traverse les délégations olympiques donne une partie du charme, que For a moins intériorisé. Pour les observateurs, ils font du jeu une manifestation humaine sans égal.

Dans de nombreux sports, on peut reconnaître nos idoles tant par leurs performances athlétiques que par les couleurs qu’elles portent : le rouge, le noir et le vert, c’est le Kenya. Le rouge, le jaune et le noir, c’est la Belgique. Le vert, le jaune et le rouge représentent l’Éthiopie. Bleu, rouge et blanc, Grande-Bretagne. De même, dans aucune discipline une identification plus forte que celle du Comité olympique que l’athlète représente n’est autorisée. Il arrive souvent que les responsables de l’équipement d’une délégation doivent travailler dur pour coller l’étiquette d’identification de l’association locale du sport en question.

D’une certaine manière, tout cela fait partie d’une proclamation de plus en plus controversée selon laquelle l’Olympisme doit rester indépendant de toute manifestation extra-sportive ou de tout ce qui risque d’exprimer des expressions violant ses protocoles ancestraux.

Que nous soyons d’accord ou non, nous devons reconnaître qu’à l’heure actuelle, nous nous rapprochons de plus en plus de la nécessité de discuter de questions qui, d’une part, mettent à jour certains concepts et, d’autre part, nous permettent d’avoir certains contrôles sur eux exercent ce qui, dans presque tous les domaines et au-delà du sport, met en danger une rébellion logique contre un statu quo par ailleurs insatisfaisant.

Le débat sur l’utilisation du hijab aux Jeux olympiques a été relancé après une déclaration de la ministre française des Sports, Amélie Oudea-Castera, qui a assuré que les athlètes musulmans qui représenteront le pays à Paris 2024 n’auront pas le droit de porter le voile. .

Dans un entretien à France 3, Oudéa-Castera a expliqué que le gouvernement français « soutient un régime de laïcité stricte appliqué strictement dans le domaine du sport », précisant : « Qu’est-ce que cela signifie : « Cela signifie l’interdiction de toute forme de prosélytisme ? » , cela signifie la neutralité absolue du service public, y compris les représentants de nos délégations dans nos équipes en France, qui ne porteront pas de voile.

Cette décision est conforme à la mesure adoptée par le Sénat français l’année dernière qui « interdit l’utilisation de symboles religieux ostentatoires lors d’événements sportifs et de compétitions sportives organisées par des associations et clubs affiliés ».

La déclaration d’Oudea-Castera a reçu une réponse rapide aux Nations Unies (ONU) par l’intermédiaire de sa porte-parole Marta Hurtado, qui a déclaré que « le Haut-Commissaire aux droits de l’homme estime généralement que personne ne devrait dire à une femme ce qu’elle doit porter ou non ». « 

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Le sport doit être accessible et inclusif pour nous tous. Pour que les athlètes féminines musulmanes soient également incluses @FFF doit changer ses politiques pour prévenir les abus, la discrimination et l’exclusion @AthlèteAlly #Jouons #FootballPourToutesLesFemmes
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– Les Hijabeuses (@leshijabeuses) 3 mars 2022

Le débat en France sur l’usage du voile dans le sport n’est pas nouveau et l’une des associations qui l’interdit est le football, ce qui a conduit à la création en 2020 du collectif « Les Hijabeuses », un groupe de footballeurs luttant pour le pouvoir en jouant. habillé.

Ce n’est qu’en 2014 que la FIFA a levé l’interdiction de jouer avec le foulard après, par exemple, que l’équipe iranienne ait perdu plusieurs matchs lors des qualifications pour les Jeux de 2012 à Londres parce qu’elle ne portait pas les vêtements requis. Cette année, la Marocaine Nouhalia Benzina est devenue la première à participer à une Coupe du monde en portant le hijab. De nombreux athlètes ont participé aux Jeux olympiques en portant le voile islamique, et deux des cas les plus récents sont celui de la karatéka Sara Bahmanyar et de la sprinteuse Farzaneh Fasihi, qui ont été contraintes de l’utiliser en vertu de la loi iranienne.

Jusqu’à présent, le Comité International Olympique (CIO) ne s’est pas prononcé sur cette interdiction faite aux athlètes français de porter le voile, même si l’organisation a toujours prôné qu’il n’y ait aucune discrimination aux Jeux Olympiques et que tous les athlètes en compétition puissent participer et vivre ensemble. .

Benoîte Favager

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