OLGA-Utrera Digital

Suisse-France 2021 86 minutes

adresse Elie Grappa scénario Raphaëlle Valbrune-Desplechin Oui Elie Grappa la photographie Lucie Baudinaud musique Pierre Desprats Interprète Anastasia Budiashkina, Sabrina Rubtsova, Caterina Barloggio, Théa Brogli, Jérôme Martin, Tanya Mikhina

Il est étonnant d’imaginer à quel point l’équipe technique et artistique de ce film pourrait être inconsciente de la tragédie humaine qui se déroulerait en Ukraine quelques mois seulement après la fin du tournage, à en juger par l’année 2020 brillante et sans masque avec laquelle l’Odyssée de son jeune homme a commencé se termine protagoniste. Il s’agit d’un jeune gymnaste ukrainien prometteur qui, depuis l’exil, regarde la poudrière qu’est devenue Kyiv à la suite de la soi-disant révolution Euromaïdan, au cours de laquelle une grande partie de la population s’est soulevée contre le président Ianoukovitch pour avoir rompu les négociations avec l’Union européenne et donc hommes de main de la Russie de Poutine. Un précédent immédiat de la guerre qui dévaste désormais le pays et qui sert au jeune réalisateur français Elie Grappe à faire la lumière sur les terribles conséquences de l’exil également du point de vue d’une personne si dévouée qui a remporté quelques européennes et plus tard quelques Jeux Olympiques cela apparemment sans rapport avec une tragédie de ce calibre. En fait, la situation l’oblige à défendre le drapeau d’un autre pays, auquel elle ne se sent liée que par des liens parentaux quelque peu insaisissables, et pourtant les événements en Ukraine vont lui faire des ravages. La lutte et la détermination pour la liberté et la justice sont parallèles à la propre détermination de la jeune femme à atteindre son objectif, avec tous les obstacles, chutes et douleurs que cela implique. Grappe gère habilement tous ses éléments, même s’il perd parfois de l’intérêt, peut-être en raison d’une structure circulaire qui, malgré sa courte durée, le rend plus que confortable à répéter. Les jeunes gymnastes choisies pour les rôles principaux agissent avec naturel et assurance, tandis que la caméra et le montage suivent la coutume de tourner ce genre de cinéma éminemment social avec des techniques assez rudimentaires. Les séquences sportives méritent une mention spéciale, dont la plupart ont été très bien enregistrées. Il a été primé dans des festivals tels que Cannes, Bruxelles et Gijón, ainsi que les principaux prix du cinéma suisse de l’année dernière.

Roselle Lémieux

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