Sept films et une série pour comprendre le carrefour politique en France

Magda Tsanis

Madrid, 3 juillet (EFE). – Ces dernières années, le cinéma et la télévision ont mis en scène les troubles et les crises sociales qui ont conduit à la montée de l’extrême droite en France, ainsi que les particularités du pouvoir politique, tant dans la fiction que dans les films documentaires.

Ce sont sept films récents et une série qui invitent à réfléchir sur le carrefour politique où se trouve la république dirigée par Emmanuel Macron.

Dans « Retour à Reims » (2021), film à mi-chemin entre documentaire, fiction et cinéma expérimental, Jean-Gabriel Périot analyse le rejet du prolétariat en France et la migration des votes de gauche à droite.

La thèse de Périot s’appuie sur un livre du philosophe et historien français Didier Eribon et affirme que la prise du pouvoir par les socialistes représentait une « trahison » et une « dévaluation » du mouvement ouvrier, dont la conséquence ultime était la prise du pouvoir par les socialistes. Front National. .

Le film, projeté à Cannes et à Saint-Sébastien, reprend le texte d’Eribon, lu par l’actrice Adèle Haenel (« Portrait d’une femme en feu », 2019), en dialogue avec des images d’archives provenant des fonds du Parti communiste, des syndicats et des longs métrages de télévision.

Dans son premier film, nominé aux Oscars et honoré par le jury de Cannes, le Français d’origine malienne Ladj Ly alertait sur la situation dans la banlieue parisienne, comme à Montfermeil, où il a grandi.

Le film se concentre sur deux jours de la vie des habitants de ce quartier, où cohabitent partisans des Frères musulmans, immigrés d’origine nigériane ou gitans d’un cirque, et montre les violents affrontements entre la police et un groupe de jeunes, presque des enfants. . .

Lors de sa publication, Ly a attaqué les gouvernements français, ceux de Macron et les précédents, de François Hollande à Nicolas Sarkozy, qui, selon lui, ne faisaient pas de politique pour le peuple et appartenaient à une élite « qui… ne fait pas de politique pour le peuple ». prendre soin d’eux. » tous « .

Dans ce film, le regretté Laurent Cantet, Palme d’or pour « La Classe » (2008), tente de comprendre comment fonctionnent les mécanismes de séduction de l’extrémisme sans considérer ses partisans comme des idiots.

« L’Atelier d’écriture », co-écrit avec Robin Campillo, se concentre sur un groupe d’adolescents des bidonvilles de la ville côtière de La Ciotat sélectionnés pour participer à un atelier animé par un écrivain parisien à succès.

Ce qui est présenté comme une initiative innocente de passer l’été au bord de la mer se transforme en un jeu de pouvoir et d’intimidation entre l’enseignant et l’un des élèves, fascinés par les jeux vidéo de guerre et les discours d’extrême droite.

Réalisé par Romain Gavras, fils de Costa Gavras, ce film de 2022 se déroule dans un terrain plus dystopique, qui traite également des affrontements sociaux dans un quartier marginal, en l’occurrence imaginaire. Ladj Ly l’accompagne dans le scénario et la réalisation.

S’ouvrant sur une séquence d’action rapide de 12 minutes, le film raconte un violent soulèvement et comment la vie de trois frères est plongée dans le chaos après la mort tragique de leur petit frère.

C’est un film qui se concentre davantage sur l’action et l’opulence visuelle que sur beaucoup de réflexion, mais dans lequel les divisions de classe, les abus policiers, le mécontentement social et l’escalade de l’extrême droite sont évidents.

François Ruffin – promoteur du mouvement indigné Nuit Debout à Paris – et Gilles Perret réalisent ce documentaire sous forme de « road movie » de 2019, qui parcourt la France aux côtés des « gilets jaunes », mouvement fondé en 2018 en protestation contre la hausse des prix des carburants a créé une situation d’insatisfaction dans la société française.

Les auteurs ne cachent pas leur sympathie pour le mouvement et leur volonté de présenter une alternative à ce qu’ils considèrent comme une vision caricaturale et méprisante qui prévalait dans la capitale.

Avec un titre faisant référence au roman du même nom de Stefan Zweig, « Le Monde d’hier » (2022) est un drame politique autour d’une présidente fictive, Elisabeth de Raincy (Léa Drucker), qui s’apprête à prendre la tête de la politique de gauche lorsqu’il découvre qu’un scandale affectera son successeur et apportera la victoire au candidat d’extrême droite.

Elle et son équipe ont trois jours pour changer le cours de l’histoire en utilisant tous les moyens et stratégies possibles. Le film est réalisé par Patrick Asté, plus connu sous son pseudonyme Diastème. Le scénario a été co-écrit avec Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes du Monde.

« Promesses à Paris » (2021), réalisé par Thomas Kruithoff, est un thriller politique dans lequel Isabelle Huppert incarne la maire d’une petite ville marginalisée qui veut tenir la promesse qu’elle a faite lors de son adhésion avant de passer le relais à son successeur. mise en charge.

Mais alors qu’elle semble prendre du recul, l’opportunité de devenir ministre se présente et son échelle de valeurs commence à changer, réveillant l’ambition et le ressentiment qui dormaient jusqu’alors.

Cette intrigue politique, qui a été décrite comme un croisement entre « Château de Cartes » et « Les Sopranos », a captivé des hommes politiques espagnols tels que Pedro Sánchez et Pablo Iglesias pour sa qualité et sa véracité. Derrière elle se trouvent Jean Baptiste Delafon et Eric Benzekri, qui ont appartenu jusqu’en 2005 à la gauche socialiste de Jean-Luc Mélenchon.

Les trois saisons suivent Philippe Rickwaert alors qu’il travaille dans l’appareil du Parti socialiste français et peint, à partir de lui, une fresque de toute la vie politique française et de ses tensions, des inégalités à la lutte contre le terrorisme en passant par la montée du populisme. EFE

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Adrien Richard

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