Si vous deviez le décrire en un mot, ce serait lequel ?
-La magie. Peu importe à quel point vous êtes sceptique, à un certain moment vous le sentirez la magie c’est la beauté du Camino. À chaque étape, quelque chose attirera votre attention et s’imprimera sur votre rétine.
« Comment sent le Camino ? »
– De blé, de tournesols, de terre, d’arbres, de cierges d’église, de semelles de chaussures usées…
-Quelle a été la plus belle scène ?
– Le premier, de Saint Jean Pied de Port à Roncevaux. Cela avait une signification particulière. Je suis une personne à double culture. C’était comme inverser le chemin de ma famille vers la France.
— Jour après jour, il a raconté l’expérience sur ses réseaux sociaux. Il a été exposé comme un grand écrivain et un meilleur photographe.
– J’ai dû écrire pour ne pas oublier. Chaque jour, je déversais mes sentiments avec des paroles. J’ai choisi les réseaux pour que ma famille et mes amis puissent voir mes pas. Je ne m’attendais pas à la réponse que j’ai reçue et merci à tous.
Un parcours particulier : son histoire est celle de l’émigration galicienne. «Mes arrière-grands-parents et grand-père paternel sont allés à Cuba et en Argentine; mes grands-parents maternels et mes parents en France. J’ai fait mes études à Paris jusqu’à mes 18 ans, puis nous sommes retournés en Espagne. J’ai étudié l’économie à Santiago et j’ai vécu un an à Bruxelles avec une bourse de la Chambre de La Corogne.
« Dans une auberge, j’ai dû réveiller un député français qui avait occupé ma couchette »
Odile Lueiro vient de terminer le Camino de Santiago dans une expérience qui l’a « transformée » et l’a « reconnectée » à sa scène française. Cette Coruña a vécu à Paris jusqu’à l’âge de 18 ans. Elle conseille de faire le parcours seul. «Vous choisissez, vous marquez les temps et éteignez les bruits extérieurs, souvent polluants et inutiles».
— C’est courant pour les femmes de faire le Camino seules, n’est-ce pas ?
— Il est plus courant de voir des femmes seules que des hommes. Et surtout des femmes d’autres pays : France, Corée, Australie, Grande-Bretagne, Allemagne… Des femmes courageuses. J’ai une admiration particulière pour ceux de Corée du Sud qui parlent peu anglais et font le Camino avec une culture très différente de la nôtre.
« La voie donne les alliances ?
– Le chemin peut unir. Je connais des histoires d’amour et d’amitié. J’ai beaucoup de chance car mon parcours m’a donné un ami coréen qui s’appelle Youn. Sans se comprendre à peine car il parle très peu anglais, nous avons ressenti une connexion très spéciale et forte. Cela m’a apporté beaucoup de paix. Je pouvais être courageux, mais elle était tellement plus.
-Ça a dû lui arriver.
“Une fois que la couchette qui m’a été assignée était occupée quand je suis arrivé à l’auberge. Il s’est avéré que c’était un membre de la congrégation française que j’ai dû réveiller. Une autre fois, un pèlerin s’est renseigné sur « une Odile qui était avec un Coréen et qui était apparemment infirmière. C’était pour ma fameuse armoire à pharmacie !
—Dans quelle langue avez-vous parcouru le Camino ?
—En français, espagnol et anglais.
Être polyglotte vous a-t-il aidé ?
—Oui, car je pourrais apprendre des autres pèlerins si vous arrêtez de marcher en fin d’après-midi.
Renouvellerez-vous l’expérience ?
—Sans aucun doute, car je crois que le Camino n’est jamais le même.
« Amateur de café. Expert indépendant en voyages. Fier penseur. Créateur professionnel. Organisateur certifié. »