La France entre dans une phase de commercialisation

La France connaît à nouveau le malaise politique qui a caractérisé différentes phases de son histoire récente. La Ve République, destinée à accroître l’autorité et la stabilité de l’État, semble épuisée. Ce n’est plus le gaullisme ou ses héritiers qui souffrent, mais le représentant libéral, à qui l’on a demandé de réformer les institutions et le modèle social sans changer les normes institutionnelles du régime.

  1. Les ambitions dégradées de Macron
  2. Gauche : une avance méritoire mais insuffisante
  3. Le nationalisme se consolide mais semble toucher un plafond
  4. La fin du gaullisme culturel et politique

Les ambitions dégradées de Macron

Ensemble !, la énième monnaie de choix, inventée par les macronisme La consolidation de la présidence avec une législature apparentée (en fait obéissante) qui pourrait faire ce qui leur a échappé au cours des cinq dernières années s’est heurtée à trois obstacles plus forts que prévu : la restauration de la gauche unie, la consolidation de l’identité nationaliste et l’apathie ou l’incrédulité de la majorité. des électeurs.

Le parti de Macron et ses alliés libéraux et centristes auront 245 députés dans la nouvelle assemblée, cent de moins qu’avant, ce qui correspond à une perte de 30 %. Un revers difficile à nier ou à rattraper. Les ambitions réformistes du président de la République subissent un atterrissage brutal pour évaluer les dégâts. Les calculs du lendemain à Paris tournent autour de la question de savoir si Macron s’impliquerait dans les négociations de droite et de gauche ou s’il préférerait permettre une pause institutionnelle pour dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer de nouvelles élections. La première option est gênante; le second dangereux. Macron a perdu beaucoup de crédibilité et la scène mondiale ne se prête pas à ses vantardises de leadership européen et international. Gouverner devient plus ennuyeux qu’excitant, ses chères réformes du modèle social et politique français (la fameuse formule « ni droite ni gauche ») pourraient atteindre des prix très élevés. La France entre dans une phase de commercialisation.

Gauche : une avance méritoire mais insuffisante

La gauche échappe au gouffre mais ne peut pas chanter la victoire. Il était déraisonnable de s’attendre à autre chose après l’état de faiblesse dans lequel elle avait été jetée par ses propres échecs et déceptions persistants.

Il n’y a aucune raison pour l’euphorie ou même la joie exagérée. Posséder Jean Luc Mélenchon, mécène inattendu de cette nouvelle version forcée et contrainte de la gauche unie, a trébuché dans sa rhétorique triomphante de viser une issue qui obligerait Macron à l’élire Premier ministre. Il s’agissait certainement plus d’un stratagème électoral pour mobiliser un électorat méfiant que d’une option crédible pour réussir. Mais si tel était le cas, le résultat, bien que méritoire, est insuffisant. Les partis regroupés NUPES (plate-forme de noms inintéressante) a obtenu quelques 130 députés, soit plus du double du nombre de partis représentés dans l’assemblée sortante. Ils pourront faire pression sur Macron après cinq ans de délégation de cet effet de levier aux manifestations de rue, mais le président a des partenaires plus similaires et plus confortables à sa droite.

Le nationalisme se consolide mais semble toucher un plafond

Le nationalisme populiste et identitaire se consolide comme l’expression d’une frange de la société française bien plus nombreuse que ne le laissent entendre les corrections du système électoral. Le cordon sanitaire républicain n’a pas été déchiré, mais il a des fissures. À travers ses fissures, ils étaient presque placés 90 députés de la soi-disant extrême droite, un terme trop simpliste pour définir une option politique qui combine des facteurs de la réaction la plus rance avec un mécontentement social légitime et compréhensible. Représentation du parti Marine Le Pen est multipliée par plus de dixun résultat surprenant à première vue, mais en réalité pas si surprenant si l’on suppose une origine faussement basse, comme lors de la législature précédente.

Le nationalisme populiste et identitaire se consolide comme expression d’une partie de la société française

Tant pis pour la bonne nouvelle de ce nationalisme qui fait de l’identité un facteur de sublimation des frustrations sociales, politiques et culturelles d’un pays qui se sent en déclin sans savoir comment l’éviter. La joie se dissipe quand on sent que l’ancien Front National, ou l’actuel Rassemblement, a culminé si les normes électorales ne changent pas, après plusieurs décennies qui ont menacé de saper l’architecture institutionnelle et culturelle de la République. Et cela ne semble pas possible pour le moment.

La fin du gaullisme culturel et politique

La droite conservatrice, à l’époque gaulliste, puis néo-gaulliste, et enfin dérivant vers le néolibéralisme avec de supposés ajustements nationaux, achève sa longue décadence. Les Républicains (Nom aussi ambigu que l’étendue de son camouflage post-idéologique) n’aura que 64 députés dans la nouvelle assemblée, la moitié de ce qu’ils ont ajouté maintenant. Un correctif non moins douloureux attendu.

Ils bénéficieront au moins de la compensation qui leur est indispensable aux efforts du gouvernement Macron. Ils factureront un prix pour leur soutien, et cela signifie toujours du pouvoir. Mais, et voici le contrepoint, des pressions excessives ou des aspirations irréalistes pourraient déclencher ce genre d’impasse, une crise politique et institutionnelle qui permet au chef de l’Etat d’activer l’article 12 de la constitution et de dissoudre le parlement. Qu’est-ce qui se passera ensuite, personne n’ose le prédire.

Ce sentiment de défaite générale du système politique français a sa conséquence la plus éloquente dans un forte abstention : 54%. Semblable à celui d’il y a cinq ans, suggérant ce qu’on appelait mécontentement Il ne s’agit pas d’un malaise passager, mais d’un symptôme persistant du modèle de démocratie libérale que ses exégètes tiennent à proclamer, alors que les problèmes les plus pressants des citoyens restent non résolus (chômage, inégalités croissantes, détérioration des services publics). ) affaires sociales, manque de biens de base). Comme partout.

Malgier-Favager

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