Ce lundi, la France a dénoncé une campagne de désinformation lancée par l’Azerbaïdjan qui, à travers de faux sites Internet et réseaux sociaux, tentait de discréditer la réputation du pays en tant qu’organisateur des Jeux de Paris 2024.

Selon un rapport du comité de lutte contre les ingérences numériques étrangères en France, qu’EFE a pu consulter, la campagne a été lancée fin juillet par des appels au boycott des Jeux de Paris.

En utilisant des images des troubles en France fin juin et début juillet, divers sites Internet basés en Azerbaïdjan, soutenus par de faux profils de réseaux sociaux, ont tenté de donner une image de l’incapacité de la France à organiser les Jeux.

Les services de lutte contre les ingérences numériques étrangères estiment qu’il s’agit d’une attaque dirigée contre la France et coordonnée par l’Azerbaïdjan, mais n’ont pas pu établir de lien avec les autorités de ce pays.

Le seul lien est que l’origine de la propagation est le profil sur les réseaux sociaux de Muxtar Nagiyev, le leader régional du parti présidentiel Ilham Aliev.

L’événement intervient dans un moment de tensions diplomatiques entre Paris et Bakou en raison du conflit frontalier entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

Pour la France, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une ingérence étrangère, puisque l’information a été transmise à travers des comptes vides au contenu faux ou inexistant qui liaient les émeutes de rue à l’organisation des Jeux et parce qu’ils avaient pour but de les empêcher. déstabiliser un événement qui menace les intérêts de la France.

L’information a d’abord été diffusée via différents profils sur les réseaux sociaux. Les services français ont découvert 91 comptes ayant publié 1 600 publications avec des photos appelant au boycott des jeux entre le 26 et le 27 juillet.

Une vidéo de 39 secondes a ensuite été diffusée liant les émeutes aux Jeux pour donner l’impression que la France était incapable de les organiser.

Finalement, ils ont découvert un certain nombre de sites Web qui diffusaient des informations provenant d’autres médias et reproduisaient ces informations, leur donnant ainsi une vraisemblance.

La France contactera les responsables des réseaux sociaux pour les informer de la fausseté de ces informations et a également informé les autorités azerbaïdjanaises des faits par les voies diplomatiques habituelles.

Même si la plupart des publications étaient rédigées en français, il y avait aussi des articles en anglais et en espagnol, souligne le rapport.

Paris estime que cette tentative d’ingérence n’a pas eu beaucoup d’impact, mais estime qu’elle peut en avoir un si elle est menée de manière plus massive et répétée.

Depuis le début de l’année, les services anti-désinformation du ministère français des Affaires étrangères ont détecté une dizaine d’attaques contre les Jeux de Paris, mais elles ont eu peu d’impact.

Avec des informations d’EFE/Photo : EFE