ROME – Des agents de la Direction italienne des enquêtes antimafia (DIA) ont enregistré hier l’élaboration du programme d’enquête rapportpar le radiodiffuseur public italien (Rai) après un reportage sur le meurtre mafieux du juge Giovanni Falcone en 1992 diffusé hier soir, qui a évoqué de possibles liens entre l’extrême droite et la mafia.
« Reportage : perquisition DIA en cours pour le compte du parquet de Caltanissetta (Sicile, Sud) au domicile du correspondant Paolo Mondani et de la rédaction », a annoncé Sigfrido Ranucci, présentateur et auteur de l’émission, sur ses réseaux sociaux.
Comme l’a expliqué le directeur également adjoint Rai3la chaîne sur laquelle il est diffusé rapport« La raison serait la saisie de documents liés à l’enquête sur le massacre de Capaci de la nuit dernière, qui a révélé la présence de Stefano delle Chiaie, chef de l’Avant-garde nationale, sur les lieux. »
« Les enquêteurs recherchent également des documents et des témoignages sur téléphones portables et ordinateurs », résume-t-il l’émission diffusée à l’occasion du trentième anniversaire de l’assassinat du juge qui a mis au jour les machinations de la mafia sicilienne Cosa Nostra et brisé le mur du silence qui protège leur patrons.
Le nom de Stefano delle Chiaie apparaît dans le résumé de l’enquête sur le meurtre en novembre 1984 du leader nationaliste Santiago Brouard.
La présence de Stefano delle Chiaie en Espagne est documentée depuis 1976, date à laquelle il a fui l’Italie à la suite de divers attentats. En mai de la même année, Delle Chiaie a été photographiée lors de la célébration carliste annuelle à Montejurra aux côtés de ses collègues fascistes italiens (Giusseppe Calzona et Augusto Cauchi).
Delle Chiaie, ainsi que Cauchi et Concutelli, ont été demandés par Interpol italien à l’Espagne en mars 1984 aux fins de son extradition. La police espagnole a répondu qu’elle ne savait pas où se trouvaient les trois extrémistes de droite, bien que leur présence en Espagne ait été constatée à de nombreuses reprises.
500 kilos d’explosifs Le juge Falcone a été tué par l’explosion de 500 kilos d’explosifs sur l’autoroute qui relie l’aéroport de Palerme à la capitale sicilienne à la hauteur de la ville de Capaci, dans un attentat qui a également tué sa femme, la juge Francesca Morvillo, trois compagnons.
Le pouvoir judiciaire a condamné la direction de Cosa Nostra dirigée par Salvatore tout Riina et l’exécuteur matériel qui a appuyé sur la gâchette, Giovanni Brusca, qui a été libéré de prison il y a quelques mois après 25 ans de prison, mais les familles des victimes exigent que le rôle des ressortissants « sombres » soit clarifié, compte tenu de la relation à l’époque entre politique et mafia.
rechercher rapport‘, intitulé ‘The Black Beast’, parle de liens possibles entre la mafia et l’extrême droite et de la présence du leader fasciste Delle Chiaie ainsi que de certains patrons de la mafia près du site de l’attaque quelques mois avant qu’elle ne soit perpétrée.
Le programme note que plusieurs gangsters « repentis » ont révélé la relation entre le chef de l’Avant-garde nationale et la mafia devant le tribunal, mais que leurs déclarations n’ont jamais fait l’objet d’une enquête, des déclarations que les procureurs de Caltanisetta jugent « complètement infondées ».
Stefano Delle Chiaie
il Un néo-fasciste bien connu. Stefano delle Chiaie est un néo-fasciste bien connu qui a été mentionné par la police française et italienne comme ayant été impliqué dans la plupart des attentats de groupes néo-fascistes en Europe, notamment ceux enregistrés à la gare italienne de Bologne (84 morts) et à la synagogue juive de la Kopernikusstrasse à Paris (quatre morts). Delle Chiaie s’est rendue en Espagne à plusieurs reprises et serait la fondatrice de l’organisation nazie-fasciste italienne Avanguardia Nazionale, étroitement liée à Salvatore Francia, l’un des dirigeants de l’Ordine Nuovo. Delle Chiaie a participé aux événements de Montejurra en 1976 et a été associée à des secteurs du renseignement franquiste. Il est aussi un « homme clé » dans le lien entre le renseignement espagnol et la « sale » guerre contre l’ETA
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