Le Sénat français durcit la loi sur l’immigration

Le Sénat français a approuvé mardi une version stricte du projet de loi sur l’immigration du gouvernement, qui provoque une profonde division politique dans le pays et doit désormais passer le filtre de l’Assemblée nationale.

Le texte a été approuvé par 210 voix pour et 115 contre, majoritairement de gauche, grâce à l’alliance des conservateurs et des centristes.

La droite française traditionnelle, majoritaire à la Chambre haute, a imposé ses critères aux députés macronistes et est parvenue à supprimer l’aide médicale d’État aux immigrés en situation irrégulière, ainsi qu’à durcir l’accès aux subventions et aux réglementations liées à la légalisation.

En outre, les règles d’expulsion ont été simplifiées, le droit d’asile a été réformé et la délivrance de permis de séjour et le regroupement familial ont été soumis à certaines conditions.

Il s’agissait de concessions que le gouvernement a dû faire pour appliquer la loi, mais elles ont suscité un grand mécontentement au sein de l’aile la plus progressiste du parti du président Emmanuel Macron, qui espère désormais revenir aux principes originaux de sa réforme dans l’application de la loi de la loi. Assemblée nationale, qui débute le 11 décembre.

Seulement : si la droite traditionnelle est majoritaire au Sénat, le parti de Macron, qui compte le plus de représentants, ne dispose pas non plus de majorité absolue à la chambre basse, ce qui l’oblige à négocier.

Des bilans difficiles

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui défend la réforme, doit trouver un nouvel équilibre avec la droite mais aussi la gauche de son parti pour faire avancer la loi.

Plusieurs députés macronistes ont déjà prévenu qu’ils rejetaient bon nombre des concessions de droite accordées au Sénat, prédisant un compromis parlementaire difficile.

Car le porte-parole des députés conservateurs, Olivier Marleix, a déjà annoncé son intention de « durcir encore » la loi avec des « changements constitutionnels » afin d’imposer des législations nationales à l’Europe et de « se protéger de la jurisprudence ». Tribunaux communautaires.

Les principaux chevaux de bataille seront l’aide médicale aux immigrés irréguliers, que les macronistes jugent essentielle et à laquelle la droite traditionnelle ne veut pas renoncer, ou la légalisation des étrangers travaillant dans des secteurs où il y a une pénurie de main d’œuvre.

C’était l’une des propositions phares de Darmanin, mais la droite a réussi à la durcir au Sénat.

Les conservateurs, fortement affaiblis électoralement et exposés aux pressions de l’extrême droite, utilisent la loi sur l’immigration pour retrouver une visibilité sociale.

Ils se présentent comme les champions de la lutte contre l’immigration clandestine, en prenant des mesures telles que l’augmentation des expulsions d’étrangers reconnus coupables de crimes graves, un sujet sur lequel l’extrême droite a capitalisé.

Une autre mesure a été la réforme du système d’asile, qui visait à accroître et à renforcer les exigences et à subordonner l’octroi de permis de séjour à l’acceptation des dispositions légales du pays.

La limitation du soi-disant « droit à la terre », qui permet aux enfants d’étrangers nés en France d’accéder à la nationalité à l’âge de 18 ans, ou encore la limitation du regroupement familial, qui nécessitera une résidence de 24 mois et non de 18 ans. sont d’autres mesures de la part des conservateurs.

Les voix de droite seront une nouvelle fois cruciales à l’Assemblée nationale pour que le gouvernement ne soit pas obligé de voter la loi sans un vote parlementaire, ce qui ouvrirait la porte à une nouvelle motion de censure, comme cela s’est produit l’année dernière avec la réforme. des retraites

Roselle Lémieux

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