Les audiences sur le procès de Ghosn contre Nissan commencent à Beyrouth

Les audiences du procès d’un milliard de dollars intenté par le magnat Carlos Ghosn contre Nissan et d’autres accusés ont débuté lundi alors que les avocats des deux parties ont rencontré le juge, ont rapporté les autorités.

L’ancien patron de Nissan a porté plainte contre le constructeur automobile à Beyrouth en mai, affirmant qu’il avait été arrêté au Japon en 2018 sur la base d’accusations forgées de toutes pièces découlant de la désinformation de l’entreprise à son encontre. Ghosn, 69 ans, exige que la moitié du milliard de dollars soit versée en dommages et intérêts et l’autre moitié en compensations perdues telles que salaires, fonds de pension et actions.

Ghosn demande également une compensation financière à une filiale de Nissan basée au Liban et aux sociétés impliquées dans l’enquête qui a conduit à son arrestation.

Ghosn a été arrêté au Japon en novembre 2018 pour abus de confiance, utilisation des ressources de l’entreprise à des fins personnelles et violation des lois sur les valeurs mobilières en omettant de divulguer correctement sa rémunération. En décembre 2019, il fuit le Japon enfermé dans une caisse à bord d’un jet privé.

Il vit actuellement au Liban, qui n’a pas de traité d’extradition avec le Japon et n’extrade pas ses citoyens. Renault et Nissan ont pris leurs distances avec le cas Ghosn. Il possède la nationalité libanaise, française et brésilienne.

Au cours d’une audience d’environ quatre heures au Palais de Justice de Beyrouth, les avocats de Ghosn et Nissan ont rencontré le juge Sabbouh Suleiman au parquet de Beyrouth, ont indiqué les responsables, qui se sont exprimés sous couvert d’anonymat conformément à la réglementation. Ni les avocats ni le juge n’ont parlé aux journalistes.

Il était prévu qu’une date pour la prochaine réunion soit fixée.

Ghosn a dirigé le constructeur automobile japonais pendant deux décennies et l’a sauvé de la faillite.

Il est actuellement recherché au Japon et en France. Depuis sa fuite vers le Liban, Beyrouth a reçu trois demandes d’Interpol de ces pays pour l’arrêter. En France, il est accusé de diverses infractions, notamment d’évasion fiscale, de blanchiment d’argent, d’escroquerie et de détournement de fonds d’entreprises lorsqu’il était à la tête de l’alliance Renault-Nissan.

Le cabinet d’avocats de Ghosn, contacté par l’Associated Press, a refusé de commenter.

Ghosn se dit victime d’une campagne de diffamation menée par Nissan avec le soutien du gouvernement japonais et de ses complices en France.

Zacharie Morel

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