Macron, le médiateur humilié par Poutine, prévient : « La guerre est revenue en Europe. Et ça va durer. »

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L’Europe est la grande obsession du président, contraint par la guerre en Ukraine de retarder l’annonce de sa candidature jusqu’au dernier moment. Moins de deux mois avant les élections françaises

Macron prévient : « La guerre est revenue en Europe. Et ça va durer »LE MONDE (Vidéo) // AFP (Photo)
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Il a voulu éviter la guerre jusqu’au dernier moment, mais a échoué. Et maintenant, d’un geste sérieux, le président français, Emmanuel MacronSe produisant à Paris, elle avoue : « La guerre est revenue en Europe. Et ça va durer. »

L’Europe est la grande obsession du chef de l’Etat. Lorsque la France a pris la présidence tournante de l’UE le 1er janvier. Macron a décidé de faire de l’Europe sa dernière mission, l’apothéose de son mandat. « Être président jusqu’au dernier quart d’heurea-t-il déclaré dans le discours décrivant les priorités de la présidence biennale, ignorant le caractère prophétique de la phrase.

Avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, Macron est acculé par les événements mondiaux. D’abord parce que son esprit de médiation n’a pas pu arrêter Poutine. Deuxièmement, parce que l’actualité l’oblige à reporter sa deuxième campagne à Elseo. Ce samedi, quand Macron prévient qu’il faut « préparer » le concours, il le fait dans un lieu emblématique, la Foire agricole de Paris. une date importante dans le calendrier politique en France. Macron a jusqu’au 4 mars – date limite fixée par le Conseil constitutionnel – pour annoncer sa candidature à l’Elseo ; Dans moins de deux mois, le pays se rendra aux urnes pour élire un nouveau président.

« L’Union européenne a souffert de tout cela. C’est un système qui abandonne l’âme et tombe dans le vide. Nous devons nous réapproprier l’Europe de ses débuts, de ses origines. Nous devons renouer avec le projet de paix. » La phrase fait partie de l’autobiographie de Macron intitulée Révolution, publiée en 2016, un an avant son élection à la présidence de la France. Huit ans plus tard, le chef de l’Etat français s’est exprimé pour la dernière fois, jeudi dernier au téléphone avec Vladimir Poutine. L’invasion avait déjà commencé, mais Macron a donné une dernière chance au dialogue tandis que les chars avançaient simultanément sur Kyiv.

« C’est une arme à double tranchant pour Macron. Le rôle de médiateur dans la crise le place bien sûr au-dessus de ses adversaires politiques, contraints de le concurrencer en terrain défavorable : celui de l’international, qui a toujours été réservé aux chefs d’Etat. Mais en même temps, la crise en Ukraine empêche Emmanuel Macron de déployer sa campagne et l’y contraint Offensive électorale éclair, ce qui l’expose au risque de commettre des erreurs qu’il ne pourra pas rattraper », estime François-Xavier Bourmaud, rédacteur politique au Figaro.

« Capitaine » d’une UE sans leadership

« Macron, qui a toujours eu sa propre vision de ce que devrait être la relation de l’UE avec la Russie, qui a toujours défendu que la Russie est un acteur clé de la sécurité européenne, a vu que ses tentatives de négociations n’avaient pas porté leurs fruits », estime Carme Colomina. , chercheur du CIDOB, spécialiste de l’Union européenne. « Poutine l’a directement humilié et ça fragilise le début de campagne qu’il voulait faire.» D’abord, il y a une semaine, Macron devait annoncer la fin de l’opération militaire au Mali Échec et celle de l’UE dans son ensemble.

Mais Macron, en bon stratège, sait voir plus loin. Lorsque ses déplacements à Moscou sont infructueux, il enfile le costume de « leader de l’UE » et tente de faire entendre la voix de tout le continent. Maintenant que Merkel n’est plus, maintenant que l’UE tente de se redéfinir sur fond de montée des partis populistes et eurosceptiques, maintenant que l’OTAN est aussi remise en cause (c’est Macron qui a dit que l’alliance était en « mort cérébrale »), dans ce contexte de « Révolution », les Français Le président tente de reconquérir l’influence perdue de l’UE. « Le simple fait d’avoir essayé, d’avoir pris l’initiative alors que tout le monde suppose que l’UE n’a pas la volonté politique d’utiliser les outils militaires à sa disposition, ne doit pas être négatif pour lui », estime Colomina.

Ce n’est pas la première fois que la France, pays fondateur de l’UE et l’un des pays avec l’Allemagne qui contribue le plus au maintien de toute la machine européenne, joue un rôle pertinent dans une crise déclenchée par la Russie. En 2008, lorsque la France assurait pour la dernière fois la présidence du Conseil de l’UE, Nicolas Sarkozy occupait l’Elseo. Ce même été, la Russie, pour la première fois depuis la chute de l’URSS, envahi un pays souverain, la Géorgie. Après cinq jours de combats avec plus de 600 morts Moscou a accepté un plan de paix négocié par Sarkozy.

Une fois de plus, malgré les énormes différences entre cette guerre et celle-ci, la France prend la tête d’une UE sans leadership en politique étrangère et tente de mettre fin au conflit. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a proposé hier l’aide de son pays au président ukrainien Zelensky « si nécessaire », a également déclaré hier : « Poutine utilise des mots pour semer la peur, mais il connaît l’équilibre quand il dit qu’il a des armes importantes, nous disons : « nous aussi ». C’est le seul pays de l’UE qui possède des armes nucléaires.

Mais le dernier problème est que la carte du monde a changé. Alors que les États-Unis perdent en influence et le rôle d’acteur de second rang auquel l’Union européenne a été reléguée, la Russie et la Chine tissent un solide réseau d’alliances à travers le monde. « Il y a une redéfinition de ce que signifie le pouvoir en termes de dirigeants autoritaires et de pouvoir militaire. Et cela va à l’encontre des principes de l’UE, qui est un pouvoir normatif fondé sur le consensus », déclare Colomina. L’Union européenne a souffert en 2016 et semble encore plus désespérée en 2022. La guerre en Ukraine est peut-être la dernière chance pour l’UE et pour l’un de ses rares défenseurs, Emmanuel Macron.

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