Selon A&M, la hausse des frais bancaires absorbera 90% de l’amélioration des revenus due à la hausse des taux

MADRID, 4 octobre (EUROPA PRESS) –

Selon le rapport ‘El Pulse a la Banca’, publié ce mardi par Alvarez & Marsal.

D’une part, la taxe bancaire devrait réduire directement les recettes de 4,8 % au cours des deux prochaines années. Alvarez & Marsal estime que l’impact de la taxe sera de 1 574 millions d’euros, soit 8,4 % de la base de coûts 2023.

Il souligne également qu’une inflation de 10% exercera une pression sur la hausse des coûts d’exploitation, tant dans les dépenses générales que dans les dépenses de personnel, sapant les améliorations apportées grâce à l’efficacité ces dernières années. Le coût pour le secteur pourrait être de 884 millions de dollars, soit 4,7 % de la base de coûts de 2023, selon les calculs d’A&M.

Troisièmement, un scénario économique de ralentissement de la croissance, d’augmentation des coûts de l’énergie et de l’impact de l’inflation sur les marges des entreprises pèsera sur la capacité d’endettement l’an prochain. L’impact estimé est de 2 985 millions d’euros, auquel il faut ajouter un coût d’investissement supplémentaire de 331 millions d’euros.

Enfin, une augmentation rapide des taux d’intérêt combinée à une inflation persistante pourrait entraîner une pression des clients pour obtenir des rendements sur les dépôts plus élevés ou plus tôt que prévu, ce qui devrait coûter au secteur 8 408 millions d’euros.

Ces quatre facteurs auraient un impact négatif d’environ 90% sur les 14 341 millions d’euros de revenus exceptionnels qu’Alvarez & Marsal attend pour le secteur bancaire en raison de la hausse des taux d’intérêt.

DÉLINQUANCE MAJEURE DANS LES MORATOIRES ET ICOS

D’autre part, la nouvelle édition du rapport comprend une analyse comparative des défauts de paiement et des prêts avec garanties publiques (ICO) des quatre principaux pays de la zone euro (Allemagne, France, Italie et Espagne).

En termes de moratoires déjà échus, l’Espagne affiche le taux de défaut le plus élevé sur ces prêts à 9%, contre 3% en France, 4% en Italie et 7% en Allemagne. En termes de taux de couverture, les banques espagnoles, à 29%, sont devant l’Allemagne (24%) mais en dessous de la France (32%) et de l’Italie (38%).

En termes de prêts ICO, la proportion de créances douteuses est en Espagne, avec la France, à 5%, alors qu’elle est de 1% en Italie et de 3% en Allemagne. Toujours en Espagne, 21% des prêts ICO sont à risque de défaut (« Stage 2 »), contre 20% en Allemagne, 33% en France et 14% en Italie.

DÉVELOPPEMENT DES BANQUES AU DEUXIÈME TRIMESTRE

L’étude Alvarez & Marsal analyse l’évolution des dix premières banques espagnoles en termes de croissance, de liquidité, d’efficacité, de risque, de rentabilité et de solvabilité au deuxième trimestre 2022.

Au premier semestre, la rentabilité (ROE) du système bancaire s’est établie à 7,8%, en hausse de 0,1% par rapport à la même période en 2021, bien qu’elle ait diminué au deuxième trimestre en raison d’effets saisonniers. Le rapport montre que le système bancaire espagnol était encore loin de la rentabilité de l’objectif à deux chiffres, même s’il restait au-dessus de la moyenne européenne de 6,6 %.

Par ailleurs, la tendance baissière du coût du risque s’est poursuivie, en baisse de 15 points de base par rapport à fin juin 2021, et du ratio NPL, qui est tombé à 3,38%, toujours au-dessus de la moyenne européenne de 1,9%.

La solvabilité du secteur a chuté à 12,46% en raison des versements de dividendes et des programmes de rachat d’actions, contre 15% pour les banques européennes.

La marge d’intérêt est restée stable par rapport au trimestre précédent, même si A&M s’attend à ce que l’impact de la hausse de l’Euribor se fasse sentir à partir du second semestre 2022. Le résultat d’exploitation a diminué de 5,1 % au cours du trimestre en raison de la baisse des résultats des opérations financières et du versement des fonds de garantie.

En termes d’efficacité, le rapport pointe une augmentation de 124 points de base par rapport au trimestre précédent à 50,87%, mais toujours en deçà des chiffres présentés l’an dernier. La société a également observé une productivité plus élevée par agence de toutes les entités, Santander se démarquant comme la banque avec le plus grand gain de productivité en termes de volume d’affaires par agence dérivé des fermetures effectuées, et avec Bankinter étant la banque avec la plus grande productivité par branche.

Le ratio NPL est tombé à 3,38% dans toutes les unités au deuxième trimestre, grâce à une baisse des créances douteuses due à la vente de portefeuilles par les plus grandes unités, bien que les prêts non performants soient restés élevés par rapport à 1,9%. Moyenne européenne.

En bref, le classement Alvarez & Marsal des grandes banques est mené par BBVA, suivi de CaixaBank, Sabadell et Santander, tandis que celui des banques de taille moyenne est mené par Kutxabank, suivi de Bankinter, Ibercaja, Unicaja, Abanca et BCC.

Zacharie Morel

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