Du verre recyclé pour économiser le béton. Ponts Darwin par Provencher_Roy | À propos de l’architecture et plus encore


Description du projet de Provencher_Roy

Les ponts Twin Darwin de l’Île des Soeurs à Montréal ouvrent de nouvelles perspectives architecturales grâce à l’utilisation de matériaux locaux durables. Ils s’inscrivent également dans la vision de la Ville de Montréal d’accélérer la transition écologique de la ville et de s’imposer comme un modèle nord-américain de mobilité durable.

Les ponts Darwin remplacent des structures vieillissantes qui avaient atteint la fin de leur durée de vie respective et permettent désormais aux piétons et aux cyclistes de traverser en toute sécurité les quatre voies du boulevard et d’accéder au Parc de West-Vancouver. Les coffrages courbes et les motifs architecturaux arrondis de notre projet s’intègrent parfaitement dans un lieu emblématique à proximité du fleuve Saint-Laurent et de l’édifice Corot, conçu par Ludwig Mies van der Rohe en 1967.



Ponts Darwin par Provencher_Roy. Photographie de Stéphane Brügger.

Intégration urbaine sensible
Compte tenu de la richesse architecturale de la région, des efforts ont été déployés pour que les ponts de Darwin s’intègrent harmonieusement dans le quartier environnant. Les formes, les proportions, les matériaux et les traitements de surface ont été choisis dans le but de projeter des structures élégantes, sobres et ordonnées. Un parapet incurvé et arqué crée un espace de sécurité à plus de 4 mètres des voies de circulation, créant un effet de mouvement unique et élégant qui s’étend sur les 37 mètres de longueur de l’infrastructure.


«Pendant des décennies, presque toutes les infrastructures de transport ont été construites exclusivement pour l’usage des automobiles. Mais le nombre croissant de piétons et de cyclistes nécessite aujourd’hui d’être repensé.»


Provencher_Roy.




Ponts Darwin par Provencher_Roy. Photographie de Stéphane Brügger.

Durabilité et innovation
La reconstruction des ponts de Darwin utilise du verre recyclé d’origine locale. Cela en fait le premier projet au monde à utiliser du béton de poudre de verre, un nouveau matériau contenant du verre recyclé finement broyé. Ce type de béton, également appelé pouzzolane de verre broyé (GGP), remplace 10 % du liant ternaire nécessaire par de la poudre de verre recyclée. En utilisant GGP, nous économisons environ 40 000 kg de béton et utilisons au total près de 40 000 kg de verre recyclé, ce qui équivaut à 70 000 bouteilles de vin. Cette innovation brevetée, 100% québécoise, est le résultat de 17 années de recherche de l’Université de Sherbrooke et de la ville de Montréal.

L’utilisation de GGP prolonge la durée de vie des ponts Darwin à plus de 125 ans, contre 75 ans pour une structure en béton traditionnelle. Les ponts présentent une nouvelle matérialité durable et représentent une première mondiale en matière de développement urbain.



Ponts Darwin par Provencher_Roy. Photographie de Stéphane Brügger.

Un jardin secret en toute sécurité.
Entre les deux voies des ponts, la bande médiane s’ouvre et s’approfondit, formant deux arches depuis la route qui descendent ensuite vers la piste cyclable. Des murs de soutènement géométriques complexes en béton préfabriqué sont installés entre les ponts pour créer des plaines couvertes de végétation. Un vaste aménagement paysager composé d’arbres, d’arbustes et de plantes indigènes anime les abords du pont et favorise la biodiversité. Fidèle à l’approche naturaliste des ouvrages, le paysage autour des ponts crée une atmosphère douce, accueillante et colorée. L’aménagement paysager du site a également été conçu pour servir de zone humide et de jardin pluvial pour capter les eaux de ruissellement.

Le chemin est éclairé la nuit avec des lumières LED longue durée pour éviter la sensation de tunnel pour les piétons et les cyclistes.



Ponts Darwin par Provencher_Roy. Photographie de Stéphane Brügger.

Bâtir sur un patrimoine urbain
Les ponts Darwin insufflent une nouvelle vie à l’expérience innovante du concept de vie urbaine développé dans les années 1960, tout en renforçant sa présence linguistique, physique et visuelle dans un cadre contemporain. Avec ce projet, Provencher_Roy démontre sa capacité à créer une continuité entre un langage architectural urbain et la génération émergente.

Manon Rousseau

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