La résistance continue au douzième jour de manifestations contre la réforme des retraites

Les Français ne semblent pas prêts à baisser les bras. Ce jeudi 13 avril a débuté la douzième journée de protestations dans le pays contre la réforme des retraites poussée par le gouvernement d’Emmanuel Macron, qui envisage de relever l’âge minimum de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

La Confédération générale des syndicats a compté plus de 1,5 million de manifestants à travers le pays, tandis que le ministère de l’Intérieur a fait état de 380 000 participants. Des chiffres montrant la baisse de la participation par rapport aux mobilisations précédentes.

Un jour avant que le Conseil constitutionnel ne se prononce sur la légalité de la réforme, les syndicats ont appelé à une démonstration de force dans la rue. Pas de ramassage des ordures à Paris, grèves dans les raffineries et blocages du trafic fluvial sur le Rhin, les manifestants ont rappelé à la présidente et première ministre Elisabeth Borne qu’une grande majorité de Français est contre la mesure.

Les manifestants tiennent une banderole indiquant « Un bon salaire pour une bonne retraite » lors d’une manifestation le 12e jour d’action après que le gouvernement a poussé une réforme des retraites sans vote en utilisant l’article 49.3 de la Constitution par le Parlement à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 13 avril. , 2023. © Thibaud Moritz / AFP

« Ce n’est pas le dernier jour de grève. Macron doit retirer cette loi ou il ne pourra pas gouverner le pays », a déclaré Sophie Binet, la nouvelle dirigeante syndicale CGT, aux manifestants de la périphérie parisienne.

Maintenant, la prochaine cible de la lutte syndicale est d’essayer d’amener le Conseil constitutionnel à bloquer la réforme pour défaut de constitutionnalité. Cependant, les experts disent que c’est un scénario peu probable.

« Chacun doit accepter la décision du Conseil constitutionnel »

Si le conseil est d’accord, le gouvernement peut promulguer la loi, éventuellement avec quelques modifications. Si tel est le cas, l’exécutif espère que la décision du tribunal mettra fin aux protestations et à la dégradation de l’image déjà ternie du président Macron.

« Chacun doit accepter la décision du Conseil constitutionnel », a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors de son discours public ce jeudi, dans une claire allusion aux manifestants.

Malgré le fait que Macron ait refusé de rencontrer les dirigeants syndicaux ces dernières semaines, il a assuré qu’il organiserait une réunion avec eux après que le conseil a décidé de commencer à travailler sur d’autres propositions, une initiative « insuffisante », selon la CGT. Et c’est que sans le retrait de la réforme des retraites sur la table, il n’y a « rien à dire » pour les organisations de travailleurs.

« Les ouvriers des incinérateurs, les éboueurs, sont en grève jusqu’à nouvel ordre, jusqu’au retrait de la réforme des retraites », a déclaré le dirigeant syndical CGT Loic Gefrotin sur des piquets de grève devant une autre usine de traitement des déchets de la région parisienne, à Issy-les- Moulineaux.

La dirigeante syndicale française CGT Sophie Binet et d’autres dirigeants syndicaux français participent à une manifestation le 12e jour de grèves et de protestations à l’échelle nationale contre la réforme des retraites du gouvernement français à Paris, en France. © Stéphane Mahé / Reuters

Les politologues ont mis en évidence les conséquences possibles de ce mécontentement généralisé, qui pourraient avoir des conséquences à long terme, comme l’extrémisme de droite. Marine Le Pen, leader de la coalition du Rassemblement national et figure la plus visible de l’extrême droite en France, a déjà exploité ce malaise pour faire avancer son projet politique.

« Je ne suis pas très optimiste quant à la décision du Conseil constitutionnel. Mais que dois-je faire ? brûler des voitures ? Je dis une chose très simple aux Français : votez pour le Groupe national. » Le Pen l’a souligné lors d’une interview sur BFM TV.

Macron et son gouvernement soutiennent que la loi est essentielle pour garantir que le système de retraite ne fasse pas faillite. Les syndicats le voient cependant différemment : ils affirment qu’il existe d’autres moyens plus avancés pour assurer la santé du système, comme la hausse des impôts sur les plus riches ou des changements structurels. Et ils ne sont pas les seuls à défendre cette position, certains experts gouvernementaux eux-mêmes défendent ces mesures et voient La réforme des retraites « inutile ».

Avec l’AFP, Reuters et les médias locaux

Manon Rousseau

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