Le journal télévisé « La Semana » de Radio Serranía arrive en France

Radio Serranía atteint la France grâce à l’intelligence artificielle. L’ajout de deux annonceurs créés grâce à cette technologie à son réseau d’information a piqué la curiosité du pays voisin. Le projet, pionnier en Europe, débarque au Festival de l’info locale, un événement qui rassemble les médias locaux pour partager expériences et connaissances. Les médias régionaux sont l’un des quatre invités venus de toute l’Espagne à la cinquième édition de cet événement, qui rassemble près de 70 intervenants.

Luis Segarra, responsable des ondes, est l’un des exposants de la manifestation nantaise. Le directeur de Radio Serranía a présenté ses expériences avec les autres participants de la ville française. En avril dernier, ce média local a lancé une section d’information, « La Semana », avec la particularité qu’elle est entièrement présentée et animée par deux animateurs créés avec un logiciel d’intelligence artificielle.

Pendant 20 minutes, Segarra a révélé tous les détails de son nouveau journal régional La Semana, ainsi que son contact avec l’intelligence artificielle lors du développement de l’initiative. « En plus d’expliquer ce qu’est La Semana, il y a aussi un résumé de l’histoire. » Précédemment de Radio Serranía, également sur ce que sont Talayuelas, la région et Cuenca. J’ai agi en tant qu’ambassadeur de Cuenca », explique Segarra.

De même, lors de cette conférence il a présenté les futurs projets de radio liés à cette nouvelle technologie. Leur idée est d’intégrer des voix artificielles dans la programmation de La 3 de Radio Serranía, l’une de ses quatre stations. Cette proposition vise à diffuser la culture, l’histoire, la gastronomie et les traditions de la région de Serranía Baja Conquense. Le prochain objectif de l’environnement urbain est d’introduire l’utilisation de l’intelligence artificielle dans ce projet avec des locuteurs capables de parler dans différentes langues. « Trouver des gens qui parlent français ou anglais est relativement facile, mais pas ceux qui parlent japonais, par exemple. L’intelligence artificielle appliquée à la création vocale facilite la tâche », explique Segarra.

Il a reçu l’invitation au Festival de l’info locale il y a quelques mois. « Le journal télévisé avec annonceurs virtuels a été publié sur un support numérique et cette publication est parvenue à l’organisation de l’événement. Cela a attiré son attention. «Ils nous ont contactés», explique-t-il. La nouvelle a été pour lui une « vraie surprise ». Radio Serranía est la seule station qui participe à ces séances. « Nous devons faire quelque chose de bien », déclare le directeur de cette radio de Cuenca.

Luis Segarra souligne qu’avec ce projet nous voulions « montrer qu’une petite gare peut profiter des dernières technologies ».

VIRTUdes casAL et VIctor barTUAL sont les voix vedettes de La Semana. Tous deux sont des produits de l’intelligence artificielle. Les deux noms ne sont en partie pas une coïncidence. Les deux contiennent une sorte de clin d’œil au fait qu’ils sont des annonceurs virtuels, comme le souligne Segarra. « À aucun moment ce qu’ils étaient réellement n’a été caché. « Nous voulions montrer qu’une petite station peut profiter des dernières technologies. » Cette innovation paneuropéenne est née de la nécessité d’assurer une couverture régionale de l’information. Le directeur de Radio Serranía ne disposait pas de l’équipe humaine ni des ressources nécessaires pour le réaliser. L’émergence de l’application ChatGPT lui a donné une nouvelle idée. Après l’avoir rencontrée, il réfléchit à une solution possible pour son projet : l’intelligence artificielle.

PIONNIERS EN EUROPE

L’enjeu en suspens de cette chaîne jusqu’à il y a quelques mois était la transmission d’une rubrique d’information. «Quand j’ai entendu parler de ChatGPT, j’ai commencé à rechercher comment cela pourrait servir la radio. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il n’y avait qu’un seul endroit au monde qui faisait cela, et c’était au Mexique », dit-il.

Cela l’a amené à suggérer que sa station pourrait éventuellement implanter ce modèle en Europe, où il n’existait pas à l’époque. «Je pensais qu’il fallait être les premiers à le faire», souligne-t-il. Après avoir décidé d’introduire cette nouveauté à Radio Serranía, Segarra a testé un logiciel gratuit capable de générer des voix féminines et masculines dans différentes langues. «J’ai fait un test pilote. Plusieurs personnes l’ont écouté pour voir s’ils remarquaient quelque chose d’étrange, sans leur dire qu’ils avaient été créés avec un programme. « Ils sentaient que c’était quelque chose de normal, comme s’ils étaient de vrais annonceurs. » Après avoir passé ce contrôle, le directeur de la station a franchi la dernière étape et c’est ainsi qu’est née La Semana.

L’entrée d’informations de renseignement dans les médias déclenche aujourd’hui un débat à la fois pour et contre leur utilisation. Segarra, qui a mis en œuvre cette nouvelle technologie sur ses ondes, estime qu’elle peut être un outil utile à condition de fixer des limites. L’intervenant souligne la responsabilité que portent les managers face à ce nouveau défi pour les journalistes. « Il y aura toujours quelqu’un qui se demandera si une machine peut fonctionner, pourquoi payer un annonceur ? Cela fait partie du danger que ces techniques entraînent », explique-t-il.

Le directeur de Radio Serranía assure que les temps avancent et que « nous devons l’accepter ». Il souligne toutefois que l’intelligence artificielle ne doit être qu’un outil de travail. « S’il remplace le journaliste, c’est très dangereux. Si nous laissons cette technologie sélectionner et organiser l’information, il y a un risque de fuite d’informations nuisibles.

Malgier-Favager

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