L’initiative parlementaire d’abolir la tauromachie en France est retirée

Paris, le 24 novembre (EFE)

« Aujourd’hui, il n’est pas possible d’abolir la tauromachie en France », a déploré Caron à l’Assemblée nationale, qui a dénoncé les manœuvres « d’obstruction » par des centaines d’amendements « ridicules ».

Cependant, le député de La Francia Insumisa (LFI, parti de Jean-Luc Mélenchon) a annoncé qu’il présenterait une nouvelle proposition convenue avec des parlementaires de différents partis, sans donner de date.

L’initiative, qui avait déjà été rejetée par la commission législative de l’Assemblée, a suscité un intense débat public en France avec des manifestations contre et pour la tauromachie le week-end dernier.

Les près de 500 amendements proposés auraient pu ajouter 24 heures au débat et empêcher leur vote avant l’heure limite de minuit, selon les calculs de Caron, qui avait demandé en vain le retrait d’amendements inutiles lors d’une session parlementaire tendue.

« 87% des Français veulent l’interdiction de la tauromachie », a déclaré la députée Anne Stambach-Terrenoir, collègue du parti de Caron.

Une grande partie des amendements ont été rédigés par le Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen, a-t-il rappelé. Ce groupe, principal groupe d’opposition, s’est plaint d’avoir été « harcelé sur internet » pour voter pour l’abolition.

Le gouvernement d’Emmanuel Macron a exprimé son opposition à l’interdiction de la tauromachie par l’intermédiaire du secrétaire d’État chargé de l’espace rural, Dominique Faure.

« C’est une culture ancestrale, ancrée dans le territoire, une tradition transmise de génération en génération. Vous devez respecter cette liberté de regarder les corridas, tout comme vous devez respecter et comprendre les sentiments de ceux qui se sentent blessés par la souffrance de l’animal », a déclaré Faure.

Le secrétaire d’État a également défendu le maintien des corridas en raison de leur impact économique dans les zones où elles sont autorisées.

Les régions Nouvelle Aquitaine, Occitanie et Provence Alpes Côte d’Azur, toutes situées au sud du pays et proches de l’Espagne, bénéficient d’une dérogation spéciale à la réglementation contre la cruauté envers les animaux qui autorise leur détention.

« Les taureaux ne sont pas nécessaires à l’existence des foires traditionnelles, on pourra continuer à chanter Paquito el Chocolatier », a plaidé la députée Stambach-Terrenoir, évoquant la destruction d’emplois et de patrimoine culturel que pourrait signifier la suppression de ces foires.

Les corridas en France ont connu plusieurs hauts et bas tout au long de leur histoire. Ils ont été interdits pendant une partie du XIXe siècle jusqu’à leur réintroduction au milieu du siècle par l’arrivée d’Eugenia de Montijo, épouse de Napoléon III, d’Espagne. Interdits à nouveau des années plus tard, ils ne furent à nouveau autorisés qu’en 1951.

Gilles Samson

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