L’opposition française demande une enquête sur les liens de Macron avec Uber | International

Chercher un consensus entre la gauche et la droite françaises semble aujourd’hui relever du miracle, mais c’est chose faite : les révélations sur les relations étroites du président Emmanuel Macron avec Uber, selon lesquelles il serait personnellement intervenu en tant que ministre de l’Économie à l’entrée du La plateforme américaine du transport privé en France a conduit toute l’opposition à demander une enquête parlementaire sur ce qui a été unanimement qualifié de scandale d’Etat.

Le gouvernement, qui ne s’est pas encore débarrassé du lest d’avoir bénéficié des commandes de l’administration publique française à des cabinets de conseil privés comme l’américain McKinsey lors du premier mandat de Macron, s’est refermé autour du patron de l’Elysée. Macron lui-même est sorti mardi de son silence pour assurer qu’il « approuve pleinement » ses démarches envers Uber en tant que ministre de l’Economie dans le gouvernement socialiste François Hollande entre 2014 et 2016, s’en félicitant même lui-même.

« J’étais un ministre des affaires qui s’est battu pour l’innovation et la localisation des entreprises. Et je continuerai à le faire. Il est incroyablement difficile de créer des emplois sans entreprises ni entrepreneurs (…) et nous avons créé des milliers d’emplois », a déclaré Macron aux journalistes.

Ce Fichiers Uber Ce sont les archives internes divulguées de la plate-forme Uber et sa manière agressive de s’implanter dans le monde entier. Les documents obtenus par Gardien et partagé avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et son réseau de médias affiliés, dont EL PAÍS, ont révélé que Macron entretenait des contacts étroits avec les hauts dirigeants d’Uber et avait même échangé des SMS avec le fondateur d’Uber. Travis Kalanik. Le président actuel a même agi de sa propre initiative – « Je m’en occupe personnellement », a-t-il écrit au patron hall Les européens d’Uber et aujourd’hui de Deep Throat Fichiers UberMark MacGann – pour annuler la suspension d’Uber à Marseille après de vives manifestations en octobre 2015.

Macron, qui, comme ses ministres l’ont rappelé peu après à l’Assemblée nationale, a également tenu des réunions avec des dirigeants d’autres grandes entreprises comme Netflix ou Airbnb, a souligné qu’il réclamait depuis sa présidence une régulation plus stricte des plateformes numériques en Europe. « Nous avons réglementé le secteur sans complaisance. Nous avons été le premier pays à réglementer les plateformes et ensuite à faire pression sur elles au niveau européen. C’est pourquoi je suis très fier », a-t-il déclaré.

Ses commentaires n’ont pas calmé l’humeur d’une assemblée nationale enquêtant sur les fuites Fichiers Uber une nouvelle façon d’attaquer un gouvernement qui n’a plus la majorité absolue à la chambre.

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De l’alliance de gauche Nupes à l’extrême droite de Marine Le Pen, l’opposition parlementaire a réitéré mardi son appel à une commission d’enquête à l’Assemblée nationale.

« Un ministre de la République aurait servi les intérêts d’une société américaine. Nous réclamons une commission d’enquête parlementaire », réclame la députée France Insumisa Danielle Simonnet au nom de l’alliance de gauche, qui réclame une enquête depuis la révélation des faits. Fichiers UberLe week-end dernier. Le Regroupement national de Marine Le Pen, qui est l’une des principales forces d’opposition avec 89 sièges, a également appelé à une enquête pour que les députés puissent jouer leur rôle de « contrôleurs de l’action gouvernementale ».

De son côté, l’ancien candidat à la présidentielle devenu député communiste Fabien Roussel estime que l’affaire Uber « soulève la question de savoir comment un président en exercice peut être interrogé » et a proposé un « amendement » à la constitution pour permettre cette démarche.

Aucune de ces demandes ne semble avoir de réponse, du moins pas dans l’immédiat. Une commission d’enquête parlementaire ne pourrait être mise en place rapidement cet été que si elle était soutenue par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, ce qui est peu probable car elle est issue des rangs des macronistes, qui ne disposent pas de la majorité absolue mais d’un proche. Comme le rappelle la radio Franceinfo, l’opposition doit faire usage de son « droit de rotation », c’est-à-dire la possibilité pour chaque groupe parlementaire de rédiger une proposition de constitution d’une commission d’enquête une fois par session. Mais ils devraient attendre l’automne pour le faire.

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Malgier-Favager

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