un parcours de mille kilomètres de déchets de Nice à Saragosse

Un reportage d’enquête diffusé par la chaîne de télévision française M6 en début d’année a remis ce lucratif business sur le devant de la scène. commerce illégal de déchets. Grâce aux balises GPS, les journalistes ont pu prouver que l’entreprise chargée de traiter les déchets de la ville de Nice en envoyait une grande partie en Espagne. Et plus précisément, euh une décharge à Saragosse. La nouvelle était d’une telle importance que le maire de cette commune de la Côte d’Azur, estimant qu’il s’agissait d’une pratique illégale, a annoncé qu’il saisirait le parquet..

Ce que le conseiller Christian Estrosi voulait vérifier, c’était si des documents avaient été falsifiés lors du transport de déchets de la métropole française vers la capitale de l’Èbre. « J’ai demandé au gouvernement d’agir de manière décisive et de prendre des mesures pour renforcer le droit et la transparence dans ce domaine », avait alors souligné le maire de Nice.

Si les soupçons d’Estrosi sur la possible falsification des documents sur le transport illégal de déchets se confirmaient, nous serions confrontés à une route internationale secrète similaire à celle découverte par Seprona avec l’opération Blanzar. Mais contrairement à cette dernière qui transportait les déchets de Blanquefort (France) à Saragosse via la Navarre, cette entreprise le ferait via la Catalogne.

Le prix, principal point de critique

Les journalistes de la chaîne française M6 ont suivi le camion grâce aux balises GPS et ont pu constater qu’il parcourait un millier de kilomètres de Nice aux rives de l’Èbre avec des arrêts intermédiaires à Marseille, Nîmes, Montpellier, Narbonne et Perpignan. Ils ont finalement réussi à parler au conducteur du véhicule à la décharge de Saragosse où le véhicule avait été déchargé. Cela leur a fait comprendre que, même s’il est impopulaire d’enfouir les déchets à la maison, l’élimination des déchets en Espagne est beaucoup plus rentable. En fait, on parlait de 28 à 49 euros la tonne ; dans le pays voisin, on pourrait en payer jusqu’à 200.

Rien n’a été entendu depuis que le maire de Nice a convoqué une conférence de presse en février pour annoncer qu’il saisirait le parquet. Consulté par HERALDO, Le parquet provincial de Saragosse reconnaît n’avoir reçu aucune demande de coopération de la part de ses homologues français dans l’enquête sur cette affaire.. Il n’existe également aucune preuve officielle que des enquêtes soient menées par la Guardia Civil.

Le ministère de la Transition écologique a rappelé qu’il est uniquement chargé de contrôler les transferts de déchets en provenance de pays tiers et qu’aucune procédure de contrôle ou de sanction n’est en cours pour les transferts entre pays tiers et Aragon.

Zacharie Morel

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