La haute cuisine française au service de la politique

Si ce sont les habitants de León qui ont servi de berceau au parlementarisme mondial et les Anglais qui l’ont popularisé, alors ce sont sûrement les Français, nostalgiques de leur monarchie des 20 derniers, venant à un président élu par les urnes quelques mois plus tard. , un Premier ministre qui sort plus ou moins de la majorité de la législature. C’est une innovation qui fonctionne bien quand le président a une forte légitimité et que sa formation remporte l’élection ; mais s’il perd la majorité à la législature, il peut aboutir à un calvaire politique (la cohabitation, comme l’appellent les Français), où deux pouvoirs à légitimité populaire peuvent s’affronter.

Si la lecture de la presse d’aujourd’hui peut donner l’impression que plus de trente ans plus tard nous sommes peut-être sur le point de vivre ensemble, l’analyse des données semble pointer vers une situation différente. Il est vrai qu’ils ont failli tenir ensemble au premier tour (Ensemble), le bloc Présidentiel et la NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologiste et Sociale), un front de gauche populaire mené par la France Insumisa de l’indescriptible Jean-Luc Mélenchon. Les résultats sont complétés par le très bon résultat de l’Association nationale de Marine Le Pen (18 %, de loin le meilleur résultat de toute législature) et par l’effondrement net des Républicains, un parti gaulliste qui va perdre un nombre important de députés. dimanche prochain. L’autre grand gagnant de dimanche dernier a été le découragement: une large abstention avec un taux de participation de moins de 48%, qui montre la crise que traverse le système représentatif en Occident depuis des années, comme me le rappelait Tadeu l’autre jour.

Pour comprendre pourquoi on ne sait pas encore qui dominera l’Assemblée de la République, il faut comprendre que le système électoral français divise le pays en 577 circonscriptions uninominales et que, pour remporter le siège dès le premier tour, il faut absolument la majorité doit être atteinte et il doit également y avoir une participation minimale. Cela veut dire que les sièges de ce premier tour ne sont guère distribués et que tout est ouvert pour le second, donc tout est en jeu pour savoir si le parti du président parvient à obtenir les 289 sièges nécessaires, à avoir la majorité absolue et à être pouvoir gouverner sereinement les prochaines années. Les partisans de Macron dans 410 circonscriptions arrivent vivants à ce second tour, tant les combats de dimanche se dérouleront entre un candidat à la présidentielle et un autre parti. Ceux de Mélenchon et ceux de Le Pen arrivent aussi vivants dans un nombre très important de quartiers (plus de 350 dans le premier cas et près de 200 dans celui des héritiers du Front National), tandis que l’effondrement de Los Republicanos les laisse dans le la concurrence un peu moins de 75 sièges, ce qui anticipe une montée en puissance de la deuxième force parlementaire à Paris avec 137 députés dimanche. Dans ce contexte, il est intéressant de noter que pour la première fois il y aura près d’une centaine de duels dans lesquels les opposants seront au bout de l’arc politique : un candidat du NUPES contre un autre de l’association nationale, et il n’y a pas de slogan clair du centre, qui a en général décidé de recommander l’abstention ou d’analyser le profil des deux candidats au cas par cas.

Très probablement, en ce moment (pour ce que ça vaut dans vingt-quatre heures, cher lecteur), c’est ça Le bloc présidentiel reste proche de la majorité absolue et que le soutien républicain parvient à dépasser les 289 sièges. Il n’y a aucune donnée suggérant que le bloc de gauche puisse atteindre ce nombre, bien que rien ne puisse être accepté avec certitude lors d’une élection tant que les votes ne sont pas comptés. En tout cas, tout anticipe des résultats médiocres pour Macron (en effet, c’est la première fois que le parti du Président tombe à 25% au premier tour des élections législatives) et une consolidation du modèle de polarisation extrême dans l’Hexagone : un tiers d’électeurs installés au centre, un tiers englouti par une droite de plus en plus extrême (et pour la première fois avec sa propre faction), et un autre tiers installé par une gauche de plus en plus alignée sur un discours communautaire étranger à une grande partie des valeurs de Républicain.

Définitive, Le président Macron a été puni et tout semble indiquer qu’il ne peut gouverner seul. Maintenant, il va s’occuper d’un groupe à proximité, dont le poids fait que le cap du navire gouvernemental tourne légèrement vers la droite. Le fait que la NUPES soit dissoute et que chaque parti ait alors son propre groupe parlementaire peut également faciliter des accords spécifiques du Président avec les députés socialistes s’ils atteignent un nombre suffisant (il faut quinze députés pour avoir leur propre groupe parlementaire). En tout cas, tout semble indiquer que les résultats de demain dimanche lui permettront de gouverner et d’éluder une opposition à l’agenda coriace, et qui s’accorde sur plus qu’il n’y paraît : sympathie pour la Russie de Poutine, discours souverain et anti- Agenda européen etc. Et cerise sur tout ce gâteau. Le président Macron a menacé les ministres qui se présentent comme candidats et s’ils ne sont pas élus, il les renverra de leurs postes ministériels : c’est une prise de responsabilité politique et non ce à quoi nous sommes habitués en Espagne.

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Malgier-Favager

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