Le jésuite argentin de 86 ans rencontrera Orban le 28 avril, a annoncé le Vatican. Les deux hommes se sont rencontrés pour la première fois au Vatican et lors d’une visite éclair du Pape à Budapest en 2021.

Pour son 41e voyage international depuis son élection en 2013, Jorge Bergoglio rencontrera également des réfugiés, des pauvres, des jeunes, des membres de l’Église locale et des représentants des secteurs universitaire et culturel, selon le programme publié par le Vatican.

« Je suis très content, le pape avait ce projet depuis longtemps », a déclaré à l’AFP Edouard Habsbourg, ambassadeur de Hongrie auprès du Saint-Siège.

Selon lui, « l’opinion du Saint-Père sur la question des migrants et des réfugiés est beaucoup plus nuancée que ce qui apparaît parfois dans les médias ».

« Le gouvernement hongrois n’a jamais eu de problème avec les réfugiés. Le problème, ce sont les migrants illégaux, mais un réfugié sera toujours le bienvenu en Hongrie, comme on le voit actuellement avec les réfugiés ukrainiens », a-t-il ajouté.

Des centaines de milliers d’Ukrainiens ont traversé la frontière depuis le début de l’invasion russe il y a un an et, au 24 février, 34 248 ont obtenu le statut de réfugié en Hongrie, selon le Service hongrois de l’immigration.

« Ouvert à tous

Le pape s’est arrêté à Budapest en septembre 2021 lors d’une visite éclair de sept heures, qui n’avait pourtant pas la qualité d’une visite d’Etat. A cette occasion, il dirigea une messe, rencontra Orban et exhorta les Hongrois à être « ouverts » à tous.

Quelques mois plus tard, en avril 2022, François reçoit Orban au Vatican. Lors de cette audience privée, il a remercié le dirigeant hongrois pour la protection que son pays offrait aux réfugiés fuyant la guerre dans l’Ukraine voisine.

Les deux hommes ont des visions très différentes de la religion : Orban, un calviniste, justifie sa politique anti-immigration par son attachement à une « Europe chrétienne », tandis que pour François, un accueil bienveillant est un devoir.

La guerre en Ukraine pourrait être l’un des thèmes centraux de la visite.

Orban veut maintenir des liens avec Moscou, se garde de critiquer le président russe Vladimir Poutine, refuse d’envoyer des armes à l’Ukraine et appelle à la place à un cessez-le-feu immédiat et à des pourparlers de paix.

François est le deuxième pape à visiter la Hongrie, un pays d’Europe centrale de près de 10 millions d’habitants, après les visites de Jean-Paul II en 1991 et 1996.

Malgré son âge avancé et ses douleurs aux genoux qui l’obligent à utiliser un fauteuil roulant, le chef de l’Église catholique continue de voyager. Il prévoit de visiter Lisbonne (Portugal) en août et Marseille (France) en septembre.