La France inflige une amende de 250 millions d’euros à Google dans un litige avec la presse française

L’Autorité française de la concurrence a infligé aujourd’hui une amende de 250 millions d’euros à Google et à sa société mère Alphabet dans le cadre d’un litige que le géant du numérique a eu avec des éditeurs et des agences de presse en France au sujet de leur rémunération pour l’utilisation de Google. Contenu sur Internet. Google, à son tour, a qualifié l’amende de « disproportionnée ».

La police de la concurrence a décidé d’infliger une amende à Google après avoir constaté que le géant de la technologie n’avait pas rempli ses obligations contractées en juin 2022. Il lui reproche notamment de ne pas avoir respecté quatre des sept points sur lesquels il s’était engagé il y a deux ans.

Tout d’abord, l’autorité de la concurrence reproche à Google de ne pas avoir négocié avec les éditeurs français « de bonne foi » « sur la base de critères transparents, objectifs et non discriminatoires dans un délai de trois mois ».

Google n’a pas non plus fourni aux éditeurs ou à l’agence de presse « les informations nécessaires à une évaluation transparente de leur rémunération pour les droits voisins » et n’a pas non plus « pris les mesures nécessaires pour que les négociations puissent affecter les relations économiques que Google entretient avec ces derniers ». éditeurs. » ou auprès des agences de presse françaises, selon l’Autorité de la concurrence.

Concernant le service d’intelligence artificielle « Bard », lancé par Google en 2023 et désormais baptisé Gemini, le régulateur français a relevé qu’il avait utilisé le contenu des éditeurs et des agences de presse « à des fins de formation » sans en avertir les médias ni l’autorité de la concurrence elle-même.

De plus, selon le régulateur, Google n’a pas proposé de solution technique permettant aux médias de s’opposer à l’utilisation par Bard de leur contenu (opt-out) « sans affecter l’affichage de contenus accessoires protégés par le droit d’auteur sur d’autres services Google ». » et affectent ainsi la capacité des rédacteurs et des agences de presse à négocier des compensations.

Le géant américain a jugé l’amende « disproportionnée » au regard des violations identifiées par l’autorité de la concurrence de certains de ses engagements en matière de droits voisins pris en juin 2022. L’entreprise estime que les « efforts » qu’elle a déployés n’ont pas été suffisamment pris en compte et se plaint du manque de mesures réglementaires claires.

Google a rappelé qu’elle est la première et la seule plateforme à avoir signé d’importants accords de licence de droits voisins avec 280 éditeurs de presse français – couvrant plus de 450 publications – déboursant des dizaines de millions d’euros par an.

« Nous avons fait des compromis car il est temps de tourner la page, comme en témoignent les nombreux accords avec les éditeurs », a déclaré Google dans un communiqué qui exprime sa volonté de « connecter les internautes avec des contenus de qualité » et de « travailler de manière constructive avec les éditeurs français ». ». .

En juillet 2019, la France a transposé en droit national la directive de l’Union européenne sur le droit d’auteur et les droits voisins, qui vise à créer les conditions de négociations équilibrées entre éditeurs, agences de presse et plateformes numériques. Grâce aux droits voisins, les journaux, magazines ou agences de presse peuvent recevoir une compensation si leur contenu est réutilisé dans les moteurs de recherche.

L’objectif de ce cadre légal était de réencadrer la répartition de la rémunération de ses contenus en faveur de la presse, répondant ainsi aux « changements profonds » que connaît le secteur de la presse depuis plusieurs années, notamment « en raison de l’augmentation « L’audience numérique, la diminution du tirage papier et la captation d’une part importante de la publicité par les grandes plateformes numériques », a rappelé la police de la concurrence dans un communiqué.

En juillet 2021, l’autorité de la concurrence avait déjà infligé une amende de 500 millions d’euros à Google parce que Google n’avait pas négocié « de bonne foi » avec les éditeurs de presse français.

Malgier-Favager

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