La France réagirait « immédiatement et de manière décisive » en cas d’attaque contre ses intérêts au Niger

La France s’engage dans le cadre de Coup d’État au Niger de la semaine dernière.

Un groupe de personnes a violemment manifesté devant le siège diplomatique français à Niamey, la capitale, dimanche, dès 7 heures du matin, en soutien au Conseil national de protection de la patrie, qui présente la formation dirigée par le général Tiani comme le nouvel homme fort du pays.

Selon les journalistes présents sur place, les manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment. La plaque indiquant « Ambassade de France au Niger » a été démolie, piétinée et remplacée par des drapeaux russes et nigérians. Le gouvernement français a réagi à cela.

« Le chef de l’Etat a clairement indiqué que la France réagirait immédiatement et de manière décisive à toute attaque contre des citoyens français, l’armée, des diplomates ou des entreprises françaises. »« , a indiqué le siège du gouvernement, l’Elysée, dans un communiqué.

Des manifestants se rassemblent à Niamey, capitale du Niger, le 30 juillet 2023 pour soutenir les militaires putschistes. Sur les banderoles on pouvait lire : « Vive le CNSP » (Conseil national pour la sécurité de la patrie), « A bas la France, la CEDEAO ». © Reuters-Stringer

Et c’est que ces intérêts peuvent être qualifiés de stratégiques dans la nation africaine. Une grande partie de l’uranium est utilisée comme combustible 56 réacteurs Les centrales nucléaires qui alimentent 18 centrales électriques sont originaires du Niger.

Sécurité d’approvisionnement dans un contexte complexe

Selon le journal français LibérationDepuis 2000, la France importe « la totalité » de l’uranium qu’elle consomme. Le journal souligne en outre que le Niger est l’une des principales sources. Elle a fourni près d’un tiers des 6 286 tonnes de minerai dont ses générateurs avaient besoin en 2020.

Le contexte était différent. La crise dans le Donbass ukrainien n’a pas éclaté à l’échelle de 2022. Cela a permis à l’Europe de devenir indépendante d’une grande partie des minerais et des combustibles russes.

Opérations minières pour récupérer des roches uranifères à la mine à ciel ouvert d’Arlit, Nifer. Photo d’archives datée du 23 février 2005. © AFP – Pierre Verdy

Bien que Paris affirme que ses principales sources d’uranium proviennent d’Australie, du Kazakhstan et du Niger (données 2021), certains pays européens entretiennent toujours des liens avec la Russie, l’un des principaux gestionnaires d’uranium en Europe.

Dans cette optique, plusieurs pays européens ont annulé leurs contrats avec Moscou dans ce domaine pour éviter l’invasion russe de l’Ukraine et devraient donc se tourner vers d’autres producteurs. Assurer un approvisionnement constant est désormais une priorité. Jusqu’au coup d’État au Niger, la France était à l’aise.

Les dates exactes des importations françaises ne sont pas connues. Moins important dans ce contexte car il s’agit d’un enjeu clé pour la sécurité nationale du pays.

Autres intérêts exprimés

Outre ses intérêts énergétiques, la France dispose d’une force d’environ 1 500 hommes au Niger. Deux bords peuvent découler de cette présence.

Le premier est la lutte contre l’extrémisme jihadiste au Sahel. Deuxièmement, il s’agit de protéger les intérêts français dans le cadre de l’expansion du groupe paramilitaire russe Wagner dans la région.

Quant au premier bord, la France a commencé par lui opérations contre le djihadisme dans le nord du Mali en 2013. Elle a ensuite étendu ses opérations à une grande partie du Sahel. Une stratégie à long terme pour former les forces locales et contrer directement la menace terroriste.

Une mesure préventive pour empêcher que l’idée d’un État islamique autoproclamé en Afrique et la menace potentielle qu’il représenterait ne s’installent. Aussi pour que les actes de terrorisme extrémistes n’atteignent pas l’Europe.

Deuxièmement, il est important de noter les manifestations ce jour-là devant l’ambassade de France au Niger. Beaucoup de ceux qui ont soutenu le coup d’État devant la mission diplomatique portaient des drapeaux russes. Ce n’est pas la première fois qu’ils sont observés.

Les partisans du coup d’État brandissent un drapeau et plusieurs banderoles sur lesquelles on peut lire « A bas la France et ses alliés », « A bas l’impérialisme ». A Niamey, Niger, le 30 juillet 2023. © Reuters/Stringer

L’effondrement soudain de la démocratie au Niger fait en quelque sorte écho à ce qui s’est passé au Burkina Faso et au Mali. Où Wagner était présent après les tentatives de coup d’État dans ces pays et le retrait des forces françaises.

Ce n’est plus un secret que Wagner préconisait et aspirait à accroître les revenus et l’influence de la Russie en Afrique.

Malgré les désaccords de son leader Eugène Prigojine avec le président Vladimir Poutine, l’objectif de Wagner est le même. La cachette d’une grande partie de ses forces armées en Biélorussie, allié stratégique de Moscou, le confirme.

Cette photo militaire française non datée montre des mercenaires russes du groupe Wagner montant à bord d’un hélicoptère dans le nord du Mali. image du fichier. ©AP

Un autre aspect à considérer est que dans le cas du Niger et des pays ci-dessus, les troupes françaises peuvent transmettre la mémoire de la colonisation à la population, amenant les citoyens à rechercher une alternative aux chants des sirènes de la Russie. Un état d’esprit qui reflété dans le discours le jeune chef militaire du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, au sommet Russie-Afrique tenu au milieu du coup d’État militaire au Niger.

« Nous avons lutté contre la forme la plus barbare et la plus cruelle du colonialisme et de l’impérialisme, qui nous impose une forme moderne d’esclavage », a-t-il déclaré.

Ce n’est pas pour rien que la France a traité de ses intérêts stratégiques individuels et collectifs (l’Europe). Il n’a cependant pas abandonné la voie diplomatique pour rétablir l’ordre au Niger. Emmanuel Macron s’est entretenu personnellement avec le président déchu Mohamed Bazoum et son prédécesseur et mentor Mahamadou Issofou pour tenter de guider le retour du pays à la normale.

Que se passe-t-il actuellement au Niger ?

On a appris ces dernières heures que l’ancien président Mahamadou Issofou était en pleine négociation pour libérer son prédécesseur. Dans un message publié sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, l’ancien président s’est dit déterminé à le faire. « Il s’agit de trouver une sortie de crise négociée qui permettra de libérer le président Mohamed Bazoum et de le réintégrer dans ses fonctions. » en différentes manières.

Attirant l’attention sur les violentes manifestations enregistrées ces dernières heures, Issofou a exhorté ses compatriotes à « faire tout leur possible pour protéger les personnes et les biens, non seulement des Nigérians mais aussi des étrangers vivant dans notre région ».« .

C’est Issoufou qui s’est levé Abdourahamane Tiani, chef du coup d’État, en tant que chef de la Garde présidentielle, le même que celui détenu par Bazoum. L’agence de presse EFE souligne que Tiani est resté fidèle à Issofou jusqu’à l’arrivée de son prédécesseur, qui a tenté d’acquérir plus d’autonomie par rapport à la Garde. Il a même essayé de supprimer Tiani.

Cette capture d’écran, obtenue par l’AFP à partir d’une vidéo publiée par l’ORTN – Télé Sahel le 28 juillet 2023, montre le général Abdourahamane Tiani s’exprimant à la télévision nationale comme « Président du Conseil national de protection de la patrie ». © AFP – ORTN TV Sahel

Les premières sanctions internationales ont également été imposées ce jour-là. L’Union monétaire et économique ouest-africaine (Uemoa) a annoncé dix mesures punitives contre la junte militaire et le pays.

Il s’agit notamment d’interdire l’utilisation de l’espace aérien contenu dans l’UEMOA pour les vols à destination ou en provenance du Niger et de fermer les frontières des membres du groupe avec ce pays.

Avec EFE et les médias locaux

Roselle Lémieux

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